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L'impossible rupture de Gerhard Schröder

[article]

Année 1999 2 pp. 29-33
Fait partie d'un numéro thématique : La formation de l'Europe
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Contre-jour

ar-delà le changement d’homme et le changement de génération qui marquent la fin de l’ «ère Kohl » , les élections au Bundestag du 27 septembre 1998 sont remarquables à plus d’un titre. Tout d’abord, parce qu’elles consacrent le premier changement de gouvernement depuis la réunification. Ensuite, parce qu’elles permettent à une coalition inédite, rouge et verte, de parvenir au pouvoir. Enfin, fait moins souvent relevé, parce qu’elles entérinent la mort du tripartisme qui avait prédominé pendant plus de trente ans. Cette triple modification du paysage politique reflète un changement profond de la société allemande, une diversification résultant de la réunification de l’Allemagne et de l’installation durable de populations étrangères. Moins homogène que naguère, la République fédérale risque sinon d’être plus difficile à gouverner, du moins de ne plus être dominée par de grands partis populaires qui ne parviennent plus guère à satisfaire des électorats émiettés. La coalition rouge-verte, tiraillée entre gauche et centre, entre tradition ouvrière, revendications écologistes et libéralisme économique, risque d’en faire la difficile expérience.

Tout d’abord, ces élections ont, pour la première fois depuis l’instauration de la seconde République, consacré la défaite du gouvernement sortant. L’ensemble des analyses montrent qu’avant toute chose, ce vote fut un vote-sanction. La majorité des électeurs souhaitaient un nouveau visage, un nouveau chancelier, comme l’ont montré tous les sondages. Le SPD de Gerhard Schröder recueillit 40,9 % des voix, 5 points de plus que la CDU du chancelier Kohl. Au-delà du changement d’hommes cependant, on a voulu célébrer la «normalisation » du jeu démocratique, la «confiance en soi des citoyens » allemands qui prennent en main leur destinée, pour citer la formule de Jürgen Habermas (dans Die Zeit, 8 octobre 1998), l’affaiblissement de l’emprise partisane, puisque seuls les partis avaient jusqu’alors défait les coalitions et les chanceliers. Au début des années soixante, Adenauer avait été poussé à la porte par sa propre coalition. En 1974, Willy Brandt avait dû céder le pouvoir sur les instances de son parti et, quelques années plus tard, en 1982, Helmut Schmidt fut lâché par ses partenaires libéraux et par la base de son parti. Il fallut au demeurant recourir à une manipulation de la Constitution pour permettre son départ et la nomination d’Helmut Kohl à la tête d’un nouveau gouvernement. On eut L’impossible rupture de Gerhard Schröder

par Anne-Marie Le Gloannec p

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