L’étude des arts précieux du XIVe siècle en France et leurs expositions
1. Je tiens à exprimer ici ma profonde reconnaissance à MM. Philippe Contamine, Roland Recht et Michel Zink pour leurs remarques à la suite de ma conférence, remarques dont j’ai essayé de tenir compte dans la rédaction de cette contribution. Je remercie en outre chaleureusement Jean-Marie Guillouët pour sa relecture attentive de mon texte.
L’Europe Gothique XIIe-XIVe siècles, catalogue de la douzième exposition du Conseil de l’Europe (Paris, musée du Louvre, Pavillon de Flore, 2 avril-1er juillet 1968), Paris, 1968. 2. M.-M. Gauthier, Émaux du Moyen Âge occidental, Fribourg, 1972. 3. On retiendra notamment les multiples travaux de Erich Steingräber sur l’émaillerie, ceux d’Élisabeth Taburet-Delahaye sur l’orfèvrerie dans le Sud de la France et sur les bijoux et ceux de Danielle Gaborit-Chopin, qui a contribué de manière décisive à une meilleure connaissance des tabernacles émaillés qui sont au centre de la présente étude.
COMMUNICATION
LUXE ET DÉVOTION AU XIVe SIÈCLE : AUTOUR DU TABERNACLE DE THOMAS BASIN, PAR M. MICHELE TOMASI
La douzième exposition du Conseil de l’Europe, présentée en 1968 à Paris, au Pavillon de Flore du musée du Louvre (que le musée venait de récupérer à la suite du départ du ministère des Finances) fut consacrée à L’Europe gothique1. Elle marqua un tournant dans la connaissance et l’étude de certains domaines de l’art surtout des XIIIe
et XIVe siècles en Europe et notamment dans celui de l’émaillerie, en fournissant aux chercheurs l’occasion exceptionnelle de voir rassemblées quelques-unes des oeuvres majeures produites par les orfèvres français, allemands, anglais ou italiens. La publication, quatre ans plus tard, de l’ouvrage ambitieux de Marie-Madeleine Gauthier qui proposait une synthèse ample, et novatrice sur bien de points, sur les émaux médiévaux favorisa aussi le renouveau des recherches sur les arts précieux des derniers siècles du Moyen Âge2. À la suite de ces initiatives fondatrices, et sans vouloir sous-évaluer d’autres contributions de toute première importance3, la compréhension de l’histoire de l’orfèvrerie et de l’émaillerie en France sous le règne des derniers Capétiens et des premiers Valois a surtout progressé grâce aux expositions, dont l’apport déterminant pour la construction et la diffusion d’une certaine image du passé est de mieux en
