289 COMMUNICATION

QUE NOUS APPRENNENT SUR LE PEUPLEMENT GERMANIQUE DE LA FRANCE LLS RÉCENTS TRAVAUX DE TOPONYMIE, PAR M. FERDINAND LOT, MEMBRE DE L'ACADÉMIE.

Les recherches sur les noms de lieu de France d'origine germanique se sont poursuivies activement en ces dernières années. Deux travaux considérables leur ont été consacrés en Allemagne, par Ernst Gamillscheg, Romania germa- nica, Sprach-und-Siedlungsgeschichte der Ger malien auf dem Boden des alten Rômerreichs (Berlin, Gruyter, 1934, 3 vol.), et par Franz Pétri, Germanisches Volksleben in Wallonien und Nordfrankreich (Bonn, 1937, 2 vol.). Leurs conclusions ont été acceptées à peu de choses près par W. von Wartburg, Les origines des peuples romans (1941, Presses Universitaires), et par Albert Dauzat, La toponymie française (5e édition, 1939, Payot). En France, dans sa Toponymie burgonde, Th. Perrenot publiait (1942) le résultat de quarante années de recherches.

Sans méconnaître le moins du monde la valeur des dernières recherches sur les noms de lieu d'origine franque, ce sont à celles consacrées aux régions occupées par les Burgondes et les Visigoths que s'attache l'intérêt qu'on prend à ces travaux, parce que sur ces régions les études avaient été moins poussées que pour les régions au nord de la Loire et du bassin de la Saône.

L'objet de ces travaux est moins d'ordre philologique que d'ordre historique. Il s'agit de savoir ce. que les noms de lieu nous révèlent sur le peuplement de la Gaule par les divers peuples germaniques qui s'y sont installés au cours du ve siècle.

A priori on s'attend à ce que les noms de lieu d'origine burgonde et gothique soient peu nombreux. Les Etats fondés par ces peuples n'ont pas duré longtemps, l'État,

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