Couverture fascicule

Questions rêvées

[article]

Année 2008 83 pp. 65-75
Fait partie d'un numéro thématique : Théâtres d’aujourd’hui
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 65

Robert Cantarella

Questions rêvées

Vous arrêtez la mise en scène, dites-vous, en voulant diriger un lieu. La mise en scène est-elle incompatible avec le travail de responsable d’une institution ou bien est-ce l’occasion qui fait le larron et profitez-vous de cette situation pour sortir d’une profession artistique qui ne vous correspondait plus ou pas ?

En décidant de diriger ce lieu qui s’appelle le 104 à Paris, je décide de transformer mon métier, je ne l’arrête pas. Ce que la mise en scène de théâtre me délivre comme informations sur le monde et ses attentes de représentations se transforme en façons et manières de me mettre à l’invention et à la production d’idées qui permettront de faire la même chose autrement. Le verbe délivrer dit que la mise en scène de théâtre me donne une matière supplémentaire chaque fois, et chaque fois m’en retire une partie. Quelle est cette matière qui se cristallise en faisant le metteur, et quelle en est la part extraite qui s’échappe ? La matière est le mot qui me vient, comme on dit une table des matières : je réalise que le fait de relier et de créer des rapports pendant une mise en scène me fait parvenir à une solution au sens chimique du terme qui ne résout rien certes, mais qui devient de la matière, et je dois m’occuper de son organisation pour plus tard. En fait, je le pense à l’instant, c’est la mise en rapport qui délivre cette matière. C’est parce que, entre un son et un sens, une intuition et une décision, une observation et une application, une salle et une scène, des matériaux bruts et leurs usages, la mise en scène cherche sa raison, son rythme, son battement puis son réglage, que de la matière est délivrée. La matière est le résultat jamais stabilisé d’un savoir supplémentaire et inédit. Elle ne préexiste pas à l’expérience, elle peut être envisagée, mais comme substance malicieuse, elle déjoue les prévisions et devient autre. Bien entendu, je suppose que cette livraison concerne aussi ceux qui assistent à la représentation. Je suppose même que nous allons 65

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw