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La Marque Jaune : lecture d'une planche d'Edgar-Pierre Jacobs
Entre Fantômas et Nosferatu
Pierre Fresnault-Deruelle
C'est en 1953 qu'Edgar-Pierre Jacobs fait paraître dans le journal Tintin son chef-d'œuvre La Marque Jaune. Cette histoire, qui n'a pas pris une ride, fait partie des quelques « BD culte » de l'âge d'or de l'École dite « de Bruxelles ». La planche qu'on a choisi ici de reproduire et de commenter ne cesse de retentir dans la mémoire des amoureux du 9e art.
Description
Tout en haut de la page, la sombre silhouette d'un homme est venue se dessiner sur le ciel d'une première case, coïncidant elle-même avec la partie haute d'un immeuble (de cette coïncidence nous aurons à reparler). Dans la case 2, l'homme, qui se ^ sert d'une gouttière comme d'une échelle, descend le long d'un
2 mur, pour suivre (case 3) une corniche. Case 4, le personnage
$ se glisse par une fenêtre pour atteindre un couloir. Aucune
§j parole n'est dite (pas de phylactère). En revanche, un récitatif,
■I dans la partie supérieure des vignettes égrène un commentaire
^ qui, bien qu'un peu trop redondant, ajoute à la tension drama-
| tique de la séquence. L'homme, qui s'avance maintenant de
g face (case 5), est doté de lunettes brillantes qui tranchent sur le
| reste de son accoutrement, comme si lesdites lunettes étaient
I capables de percer l'obscurité, manifestée ici par une tonalité