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À propos de la politique économique de Pierre le Grand

[article]

Année 1962 3-1 pp. 122-139
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A PROPOS DE LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE DE PIERRE LE GRAND *

Le processus séculaire qui, selon la terminologie soviétique, conduit la Russie de l'économie « féodale » à l'économie capitaliste débute avec le règne d'Ivan le Terrible pour ne s'achever que dans le troisième quart du xixe siècle. Mais il s'accélère brusquement à l'époque de Pierre le Grand.

On parle alors de «tournant décisif» (perelom), de bond en avant, d'autant plus spectaculaire que le retard accumulé avait été plus considérable1. Comme un leitmotiv revient la formule de Staline sur les « efforts de Pierre pour s'élancer hors des cadres d'une économie arriérée ». Et sur la toile de fond d'un système agricole et artisanal à base servile, d'un régime social seigneurial, où s'observent encore les redevances en nature, d'un marché national tout juste en voie de constitution, se profilent des formes nouvelles, insolites, sporadiques mais riches d'avenir : la grande industrie (à l'échelle de l'époque) apparaît, la sidérurgie russe est à la veille de concurrencer celle de l'Angleterre, des rapports nouveaux s'établissent entre des catégories sociales à la formation complexe, mais dont on peut dire, en gros, qu'elles préfigurent la bourgeoisie et le prolétariat.

Et pourtant il n'est point, en matière d'économie, de « miracle pétrovien ». Les historiens soviétiques poursuivent là un mythe tenace : celui de l'implantation artificielle, par la seule volonté de Pierre, armé du « gourdin » national (s dubinkoj v rukah), de formes économiques postiches ou pour le moins prématurées. Il importe peu de savoir si l'initiative de Pierre, imposant à la Russie un type d'économie emprunté à l'Occident, fut une dangereuse erreur — ce que prétendaient les populistes — ou un trait de génie — ce qu'affirmaient, avec Tugan-Baranovskij , leurs adversaires marxistes de l'époque. Les deux théories, aux yeux des historiens actuels, se rejoignent dans la même erreur de perspective2 : aucun homme d'État, fût-ce Pierre le Grand, ne mérite l'éloge ou le reproche d'avoir forcé les lois « organiques » de l'évolution économique. Dans la mesure où pareille position de principe rejoint ou suscite l'étude minutieuse des faits et l'approfondissement des documents, nous ne pouvons que nous en féliciter

1. Cf. Strumilin, Očerki ekonomičeskoj istorii Rossii (Abrégé de l'histoire économique de la Russie), p. 288 : « L'époque de Pierre représente sans aucun doute l'un des plus importants tournants dans le développement de notre économie. » 2. Cf. Strumilin, op. cit., chap, xv, p. 313, « A propos de l'économie pétro- vienne ». Voir aussi Pavlenko, Razvitie metallurgičeskoj promyšlennosti Rossii v pervoj polovině XVIII stoletija (Développement de l'industrie métallurgique russe dans la première moitié du XVIIIe siècle), Moscou, Introduction avec bibliographie critique, pp. 13-20.

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