EXPÉRIMENTATION ET CONTRAINTES NARRATIVES : REPRÉSENTATION GRA¬ PHIQUE DES JEUX AVEC LE TEMPS DANS KASSANDRA DE Ch. WOLF

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Dans l'œuvre de Ch. Wolf, Kassandra et Voraussetzungen einer Erzäh¬ lung : Kassandra constituent une entreprise originale autant que périlleuse : originale, car le lecteur découvre en même temps que la nouvelle sa gestation et son processus de création, le produit fini — Kassandra — qui doit cou¬ ronner la quête d'une nouvelle esthétique — Vier Poetik-Vorlesungen', périlleuse, parce qu'elle révèle un infranchissable fossé entre la théorie et la pratique de l'écrivain, l'échec de son projet esthétique avoué et abondamment explicité. C'est sur cette contradiction que je me suis proposé de réfléchir : parce qu'il me semble qu'elle n'est pas le résultat d'une “impuissance” person¬ nelle de l'écrivain, mais au contraire dictée par des contraintes irréductibles, inscrites dans la structure même de tout processus narratif, qu'elles renvoient en réalité aux limites temporelles qui circonscrivent tout récit.

L'étude des temps verbaux permet de rendre compte de la complexité nar¬ rative de Kassandra. Depuis Benveniste1, et sa répartition des temps verbaux en discours et histoire et surtout depuis Weinrich2, qui prolonge et appro¬ fondit la dichotomie établie par Benveniste et distribue lui les temps verbaux en récit et commentaire, on connaît la fonction textuelle et démarcative des temps verbaux : ils apparaissent comme les supports premiers de macro-structures, sont investis d'un rôle de découpage textuel.

Etudier la configuration temporelle dans un roman permet alors de dégager son armature, la structure sous-jacente qui porte tout le récit.