JEAN MARTIN affranchissement des esclaves de Mayotte décembre 1846-juillet 1847 En matière coloniale comme dans la plupart des autres domaines la politique de la Monarchie de Juillet fut caractérisée par une grande timidité et son uvre si on excepte les affaires Algérie demeure des plus modestes Dans la question de esclavage comme dans celle des sucres ce régime est contenté de demi-mesures qui ne satisfirent personne alors que le Parlement britannique issu de la Grande Réforme de 1832 votait dès année suivante abolition de esclavage dans Em pire les ordonnances promulguées par ult 24 avril 1833 ne pré voyaient une évolution beaucoup plus lente pour les quelque 250 000 esclaves qui demeuraient dans les colonies fran aises Par la suite les efforts de Schoelcher et de la Mère Marie Javouhey les campagnes philanthropiques des milieux libéraux conduites par Tocqueville aboutirent des aménagements du statut des esclaves auquel furent apportées diverses améliorations notamment par les lois des 19 janvier et 15 juillet 1845) Une des rares autres mesures libérales de ce régime fut affran chissement des esclaves du domaine public dans les vieilles colonies mais le seul territoire où esclavage fut totalement aboli est la colonie de Mayotte affranchissement des esclaves fut décrété en 1846 et entra en vigueur année suivante1 Succédant celle de Nosy Be 1840) acquisition de Mayotte cédée la France par le chef sakalava Andriantsoli le 25 avril 1841 souleva en France une vague enthousiasme principalement dans certains milieux maritimes influencés par le saint-simonisme cette reprise de activité coloniale fran aise dans océan Indien survenant plus de trente ans après le désastre de 1810 leur laissait espérer une compensation la perte de Port-Louis avait enfin été trouvée on discutait envi des perspectives militaires offertes par le nouvel établissement officier de marine Guillain2 saint-simonien consi dérait que Nosy Be surveille Madagascar peu près comme Jersey Cahiers tudes africaines 61-62 XVI J-2) pp 207-233