Pierre CHASTANG
Cartulaires, cartularisation et scripturalité médiévale : la structuration d'un nouveau champ de recherche1
RÉSUMÉ
consacré dernières cartulaires et allemands
Abstract
Les grands bilans historiographiques dressés durant les dix dernières années du siècle passé2 soulignent le profond renouvellement qui a affecté les manières d'appréhender et de lire les sources du Moyen Âge, singulièrement les textes. La critique textuelle a toujours été inséparable du travail de l'historien ; mais de simples prolégomènes à la lecture - comme le proposait la diplomatique traditionnelle qui, depuis Jean Mabillon, entendait discriminer le vrai du faux -, la critique textuelle a infusé la lecture continue des documents qui fait le quotidien de l'historien. Alors que le spectre documentaire des médiévistes s'est ouvert considérablement, le cœur textuel de la documentation est interrogé avec une acuité nouvelle. Les médiévistes savent aujourd'hui que le texte est le résultat d'une écriture, d'une intentionnalité3, et que son existence comme sa
1. Je tiens à remercier Éric Palazzo pour son invitation à animer une séance du séminaire du CÉSCM de Poitiers en 2004 ; cet article résulte pour partie de ces premières réflexions. Je remercie également Monique Bourin pour sa relecture et ses conseils.
2. Pour se limiter à deux publications marquantes, citons le bilan croisé franco-allemand dressé à la fin de la décennie 1990 : Les tendances actuelles de l'histoire du Moyen Âge en France et en Allemagne, dir. Jean-Claude Schmitt et Otto Gerhard Oexle, Paris, 2003, en particulier la partie intitulée « L'oral et l'écrit », p. 127-169 et l'article-bilan de Jacques Le Goff et Jean-Claude Schmitt, intitulé « L'histoire médiévale » et publié en 1996 (Cahiers de civilisation médiévale, 39, 1996, p. 9-25).
3. Voir le point 1.1 du bilan de Jacques Le Goff et Jean-Claude Schmitt en 1996.
Cahiers de civilisation médiévale, 49, 2006, p. 21-32.
