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Statues de dieux « isolées » et lieux de culte : l'exemple de Rome

[article]

Année 1997 8 pp. 81-96
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Sylvia Estienne

STATUES DE DIEUX « ISOLÉES » ET LIEUX DE CULTE L'EXEMPLE DE ROME

L'étonnement faussement naïf d'un Ovide s'exclamant : « Comme un sot, j'ai longtemps cru qu'il existait une statue de Vesta ; mais j'ai appris par la suite qu'il n'y en avait aucune sous la coupole ronde de son temple : c'est le feu perpétuel qui y est caché, mais niVesta ni le feu n'ont d'image »\ pour révélateur qu'il soit de la conception romaine des dieux, n'en illustre pas moins l'évidente équation qui s'impose à tout Romain de son temps : un temple, demeure du dieu, a avant tout pour fonction d'abriter une statue de la divinité titulaire, sans compter par ailleurs toutes les autres images divines qui peuvent lui être consacrées2. Toutefois la remarque d'Ovide trahit également la difficulté que les Anciens avaient déjà à définir les lieux de culte de façon unitaire, comme le montrent les diverses etymologies proposées pour les différents termes désignant les sanctuaires3 ; elles oscillent toutes entre un espace rituellement défini et le lieu de résidence de la divinité, matérialisé soit par un édifice, soit par sa représentation figurée. S'il peut sembler légitime a priori de voir dans la présence de statues de dieux un des principaux indicateurs de lieux de culte, bien que souvent insuffisant en pratique pour permettre une identification4, la place des représentations divines dans la définition de l'espace sacré reste une question sous-jacente. Aussi ne s'agira-t-il pas ici d'analyser comment les multiples statues (ou fragments le plus souvent) de dieux

1 Fast., 6, 295 sqq.

2 Cf. la distinction faite par Tibère, dans son refus des honneurs divins, entre les simulacra des dieux et les ornamenta aedium, parmi lesquelles il autorise qu'on place ses statues ou portraits (statuas atque imagines), Suét., Tib., 26 ; cf. Serv., ad Georg., 3, 16 : « et enim sacratus numini locus est, cuius simulacrum in medio collocatur : alia enim tantum ad ornatum pertinent ». Le temple de Vesta abritait d'ailleurs la plus fameuse des statues divines, le Palladium.

3 Cf. les deux etymologies quelque peu fantaisistes proposées pour templum et delubrum, synonyme vieilli du terme courant désignant le temple, aedes : Macr., Sai., 3, 4, 1 : « Varrò libro octavo Rerum divinarum delubrum ait alios aestimare in quo praeter aedem sit area adsumpta deum causa, ut est in Circo Flaminio Iovis Statoris, alios in quo loco dei simulacrum dedicatum sit ; et adiecit, sicut locum in quo figèrent candelam candelabrum appellatum, ita in quo deum ponerent nominatum delubrum », contredite par cette autre, Prob., App. gramm.,4, 202 : « Inter templa et delubra hoc interest, quod templa ubi simulacra sint désignât, delubra vero aream cum porticibus désignât ».

4 Comme c'est le cas pour un temple de Diane Planciana sur le Quirinal, récemment identifié par S. Panciera, dans RPAA, 43, 1970-1971, 125-134, identification permise moins par la présence d'une statue fragmentaire de Diane, encore non publiée, que par la découverte d'une nouvelle inscription (AE, 1971, 32) ; ce sont essentiellement les documents épigraphiques mentionnant l'existence d'un aedituus Dianae Plancianae qui attestent à coup sûr un sanctuaire, sans doute privé, que la seule mention connue jusqu'alors d'une statua Planci ne laissait guère deviner.

Cahiers Glotz, VIII, 1997, p. 81-96

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