La mise en musique de la prophétie et ses enjeux dans YAthalia de Haendef
Jean-Philippe GROSPERRIN*
Abstract
À Jean-Philippe Maisonnave
La création triomphale à' Athalia le 10 juillet 1733 à Oxford, couronnant une semaine en forme de festival Haendel, marque à la fois une intensité nouvelle dans sa production d’oratorio (par la puissance de la caractérisation et par la souplesse de la construction musicale) et la dernière collaboration du compositeur avec le librettiste Samuel Humphreys, déjà responsable du texte d 'Esther et de Deborah, les deux oratorios bibliques précédents, créés respectivement en 1732 et 1733. Responsable, ou devrait-on plutôt dire coupable ? Il est en effet convenu de déplorer l’infortunée faiblesse des vers ainsi que la pauvreté poétique et dramatique du livret d ’Athalia. Ce livret n’est cependant pas sans vertus dans sa schématisation même, et l’on a récemment montré -et justement pour le cas d’ Athalia -combien la condensation propre au livret d’oratorio est une vertu précieuse au travail du musicien, s’il est vrai que «la relative indigence du texte permet à la musique de s’épanouir
Les références à la partition seront données dans l’édition Chrysander (reprint Kalmus) et indiquées par la lettre A suivie du numéro de la page. Athalia a fait l’objet d’un excellent enregistrement discographique (avec le texte du livret de Humphreys) : J. Sutherland (Athalia), E. Kirkby (Josabeth), A. Jones (Joas), J. Bowman (Joad), A. Rolfe-Johnson (Mathan), D. Thomas (Abner), Choir of New College, Oxford, The Academy of Ancient Music, dir. Chr. Hogwood. Éditions de l’Oiseau-Lyre (417 126-2), 1986.
Université de Toulouse -Le Mirail.
Y furent donnés, outre le Te Deum et le Jubilate d ’Utrecht , deux Coronation Anthems, Acis and Galatea, Esther et Deborah. Sur les circonstances de la création, voir Dean 258-262, Labié 203-206 et 627-629, et Degott, «La création A’ Athalia [...]» 225-227.
