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Saint-Bénigne de Dijon. Cinquante ans de recherches sur l’abbatiale de l’an mil

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Année 2016 174-2 pp. 131-164
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131 Saint-Bénigne de Dijon

Cinquante ans de recherches sur l’abbatiale de l’an mil

Éliane Vergnolle *

A ucun grand monument de l’an mil n’a davantage fasciné le monde savant que Saint-Bénigne de Dijon. Cette fortune historiographique tient autant au caractère exceptionnel de son architecture – une basilique prolongée à l’est par une vaste rotonde à trois étages ‒ qu’à l’abondance des sources écrites qui documentent l’histoire de sa construction et éclairent la personnalité de celui qui entreprit celle-ci, Guillaume de Volpiano, l’une des grandes figures du monachisme de son temps (962-1031). Dans la Vita Domni Willelmi abbatis que Raoul Glaber rédigea peu de temps après la mort de l’abbé, la réédification de l’abbatiale occupe une place importante 1 ; il en est de même dans les cinq livres de ses Histoires, écrits parallèlement 2.

Peu après l’achèvement de l’édifice, l’auteur anonyme de la Chronique de Saint-Bénigne 3

livra une description du monument qui, selon les règles d’un genre alors en vogue, la «biographie » de monument 4, énumère et localise tous les corps saints que l’église abritait, décrit les principales dispositions topographiques de celle-ci, nous informe sur l’organisation des espaces et leur usage liturgique, donne des mesures détaillées de chaque partie du monument et, suivant l’usage inauguré par Sidoine Apollinaire et Grégoire de Tours au début du Moyen Âge, dénombre ses colonnes et ses fenêtres 5.

L’historiographie, de dom Plancher à nos jours

La promotion de Saint-Bénigne de Dijon comme monument majeur de l’an mil fut assurée dès le xviiie siècle par l’historien de la Bourgogne, dom Plancher, qui se livra à une minutieuse confrontation entre le texte de la Chronique et la rotonde orientale, seule partie de l’abbatiale romane à avoir été épargnée par la reconstruction du xiiie siècle. Il tenta également, à partir des textes, de restituer les parties disparues. La description, les coupes et les plans qu’il publia en 1739 dans son Histoire générale et particulière de la Bourgogne forment la base de notre connaissance des parties orientales de l’abbatiale, détruites en 1792 (fig. 1 à 4) 6.

Cette documentation sur l’abbatiale romane fut soigneusement analysée en 1900 par l’abbé Chomton dans une monographie qui resta longtemps l’ouvrage de référence 7 ‒ la thèse d’Alice Sunderland-Wethey, soutenue à Harvard en 1946 ne fut pas publiée 8. Les études sur Saint-Bénigne, relancées en 1962 avec l’édition critique de la Chronique par Andrew Martindale 9, se multiplièrent à partir de la fin des années 1970. En 1977, Carol Heitz donna une traduction française du texte de la Chronique, assortie de nouvelles remarques sur l’architecture 10. En 1978, parut la thèse fondamentale de Wilhelm Schlink qui, entre autres, révéla l’existence de nouveaux documents graphiques, dont les aquarelles que Pierre-Joseph Antoine avait réalisées en 1790, à la veille de la destruction de la rotonde 11. Entre 1976 et 1978 Carolyn Marino Malone conduisit dans le sous-sol de l’église gothique des fouilles, publiées en 1980 dans le Bulletin monumental 12,

qui mirent au jour la crypte occupant une large partie du vaisseau central de la nef et prouvèrent que cette dernière comportait trois vaisseaux (fig. 5). L’historiographie de l’abbatiale s’est considérablement enrichie au cours des vingt-cinq dernières années, dans le cadre d’un intérêt plus général pour les débuts de l’architecture romane, amplifié par les commémorations du millénaire capétien en 1987 et par le passage à l’an 2000 13. Il est difficile de citer ici toutes les publications qui, dans ce contexte, ont concerné Saint-Bénigne, de près ou de loin. Je me contenterai de signaler la tenue en 1996 à Dijon d’un colloque sur Guillaume de Volpiano et l’architecture des rotondes 14. Les années 2000 ont été marquées par la publication de deux ouvrages de Carolyn Marino Malone, l’un portant sur le monument lui-même et l’autre sur sa signification politique, liturgique et théologique 15.

Dans le même temps, de nouvelles investigations archéologiques ont permis d’affiner la connaissance de certaines zones sensibles, comme l’emplacement du tombeau de saint Bénigne, fouillé en 2003 et 2005 16. L’aile orientale des bâtiments monastiques, qui conserve d’importantes parties du xie siècle, a également fait l’objet d’une attention nouvelle, avec l’étude de la salle capitulaire réalisée par Érica Gaugé en 2009 17. Enfin, l’analyse archéologique du bâti conduite en 2014 dans la rotonde par Christian Sapin permet de mieux évaluer l’importance de la restauration du xixe siècle et livre de précieuses informations sur les techniques de construction de l’abbatiale de l’an mil 18.

L’étude des textes a bénéficié du même essor historiographique, avec de nouvelles éditions dotées d’un important appareil critique et assorties de traductions

Bulletin Monumental Tome 174-2 • 2016

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