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Jean Goujon, de Sagredo à Serlio : la culture architecturale d'un « ymaginier architecteur »

[article]

Année 1998 156-2 pp. 137-148
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JEAN GOUJON, DE SAGREDO À SERLIO :

LA CULTURE ARCHITECTURALE D'UN «YMAGINIER ARCHITECTEUR »

par Yves PAUWELS

Une culture « classique » ?

Au même titre que Lescot ou De L'Orme, Jean Goujon fait partie des artistes qui fondent la Renais¬ sance «classique » française (1). A ce titre, sa culture est habituellement évaluée à l'aune des sources de l'humanisme architectural, c'est-à-dire en référence aux grands modèles italiens antiques ou modernes. Rien de plus logique : de même que l'auteur des nymphes de la fontaine des Innocents ou des Evangé-listes du jubé de Saint-Germain-l'Auxerrois est l'héri¬ tier de la statuaire antique, de même l'illustrateur de la première traduction française de Vitruve, publiée par Jean Martin en 1547, est a priori un bon connaisseur des ruines et du traité de Serlio. Une telle culture peut même faire supposer qu'à l'instar de Philibert De L'Orme ou de Jean Bullant, Goujon a fait dans sa jeu¬ nesse le voyage de Rome : une connaissance intime des antiques expliquerait l'apparente perfection for¬ melle de ses premières œuvres à Rouen, les colonnes corinthiennes de la tribune d'orgue, à Saint-Maclou, datées de 1541, et le tombeau de Brézé, à la cathédrale, dont l'attribution est plus que vraisemblable, et que l'on s'accorde à dater de 1544.

L'hypothèse de ce voyage est-elle indispensable ? Les chapiteaux corinthiens, à Saint-Maclou comme au tombeau de Brézé, sont très proches des exemples antiques réels (fig. 1 et 2). La disposition des caulicoles, avec des feuilles venant porter les crosses extérieures, est inspirée directement du Panthéon. Par ailleurs, Anthony Blunt attirait l'attention sur le remarquable décor de la frise soutenue par les caryatides du tom¬ beau, décor repris dans les planches du Vitruve de Mar¬ tin (2) (fig. 3). Les griffons semblent venir directement de la frise du temple d'Antonin et Faustine, telle que la représente Palladio (3). Mais, qu'il s'agisse du Pan¬ théon ou du temple du Forum, des dessins ont pu donner à Goujon la connaissance de l'antique : De L'Orme, qui est allé à Rome et a dessiné les ordres du Panthéon, travaille alors à Saint-Maur ; Vignole, qui reprendra le thème des griffons pour son modèle ionique (4), est en France dans ces années. Il existe une gravure du Maître P. S. représentant l'entablement avec un griffon, datée de 1537 (5) ; Goujon, en 1544, peut la connaître. Le modèle du Panthéon était suffi¬ samment prestigieux, et la frise du temple d'Antonin et Faustine suffisamment originale pour avoir attiré l'attention du sculpteur.

(1) Sur Goujon, on se référera toujours au livre de Pierre du Colombier, Jean Goujon, Paris, 1949, et surtout aux récentes et pénétrantes analyses d'Henri Zerner, L'art de la Renaissance en France, Paris, 1996, p. 143-177.

(2) A. Blunt, Art et Architecture en France, 1500-1700, trad. française, Paris, 1983, p. 104.

(3) / Quattro Libri..., Venise, 1570, livre IV, p. 37.

(4) Regola..., Rome. 1562, planche 19. Vignole représente les griffons assis.

(5) Voir Henri Zerner, Du mot à l'image : le rôle de la gravure sur cuivre, dans Les traités d'architecture de la Renaissance, actes du colloque de Tours 1981, Paris, 1988, p. 281-294, en particulier fig. 12.

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