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Exemple ethnographique de l'usage pluri-fonctionnel d'un galet de quartz

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Bulletin de la SOCIÉTÉ

PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1989 /TOME 86/2

Exemple ethnographique de ťusage pluri-fonctionnel a un galet de quartz

par Sophie A. de Beaune

II n'est pas de site paléolithique qui n'ait livré, parmi ses vestiges, des galets ou fragments de galets de pierre dure portant diverses traces d'utilisation. Le cas le plus fréquent est celui du galet présentant des traces de percussion sur une extrémité ou sur les deux et qu'on range en général dans la catégorie des percuteurs. Cette interprétation paraît justifiée par les données expérimentales réunies par les tailleurs de pierre modernes. Cependant, il n'est pas exclu que les mêmes stigmates puissent être obtenus par percussion lancée sur des matières premières dures autres que la pierre.

Il arrive aussi que ces galets portent des traces de percussion sur leurs faces ou sur des arêtes longitudinales ; ou encore des traces d'usure par frottement ou abrasion sur leurs extrémités, leurs faces ou leurs arêtes. L'origine de ces traces est alors plus difficile à reconnaître et il ne semble pas s'agir de stigmates liés à la taille du silex. On peut envisager alors toutes sortes d'activités en percussion lancée pour les traces de piquetage, en percussion posée pour les traces d'usure. Enfin, l'aspect luisant ou lustré parfois visible sur les faces usées est généralement attribué au contact avec un solide souple tel que la peau ou le cuir.

Nous-mêmes avons tenté ailleurs une classification typologique de ces galets sur laquelle nous ne reviendrons pas ici (S. de Beaune, 1989). Nous nous arrêterons au fait que, très souvent, ces galets portent plusieurs types de traces qui parfois même se superposent. Il s'agit donc de galets ayant eu plusieurs usages, simultanés ou non.

Un séjour dans un campement touareg de la région d'Agadez au Niger nous a récemment permis d'observer les différentes utilisations que l'on peut

faire d'un même galet de quartz (1). Il nous a paru intéressant, pour un préhistorien, d'observer à quels types d'activité ce galet était associé et avec quels gestes il était manipulé. De plus, la propriétaire du galet voyant l'intérêt que nous y portions, a bien voulu nous le donner, ce qui permet de le présenter ici et de souligner sa similitude avec certains galets trouvés en contexte paléolithique.

Ce galet de quartz de forme oblongue mesure 89,5 mm de longueur et 62,1 mm de largeur maximale. Son épaisseur atteint 45,5 mm (fig. I). On peut considérer qu'il a grossièrement une section triangulaire ; l'une des faces, la plus étendue, est piano- convexe (c) ; les deux autres, qui lui sont opposées ne sont que les deux facettes, séparées par une arête, d'une seule face fortement convexe (a). Ce galet présente des traces de piquetage et d'écrasements sur ses deux extrémités (x et y), le long de ses arêtes longitudinales (b et d) et sur la face piano-convexe où elles sont surtout localisées au centre (c). Par ailleurs, les deux facettes de la face convexe opposée ont été produites par usure (a). De plus, le galet est maculé de nombreuses traces noires : charbon à l'une des extrémités, colorant sur une des facettes lissées par usure et sur l'autre extrémité, enfin traces de pulpe de fruit de Balanites aegyptiaca sur la face piano-convexe (fig. 2).

(1) II s'agit d'un campement de « forgerons » rattachés aux Touaregs Kel Ferwan situé dans la région d'Agadez, Niger. Le mot de « forgeron » étant celui habituellement utilisé par les ethnologues pour traduire le mot touareg énad, nous l'avons conservé, mais il désigne en fait des artisans aux multiples spécialités. Les forgerons, comme dans de nombreuses populations d'Afrique, forment une classe particulière, de statut ambigu, puisqu'ils sont tout à la fois craints et méprisés. Sur les Touaregs Kel Ferwan et sur les forgerons, je renvoie le lecteur à D. Casajus (1987 a et b).

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