Le travail de la fibrolite en Armorique.

Dans une note précédente, nous avons montré qu'en Bretagne la fréquence des haches polies en fibrolite en un lieu est en quelque sorte inversement proportionnelle à la distance par rapport aux gisements naturels de ce minéral; dont on ne connaît guère que des haches, des pendeloques et des perles. Matériau trop tenace pour être éclaté ou bouchardé, il ne peut être que scié ou poli, comme cela a été reconnu depuis longtemps par divers auteurs. L'ébauche à faire dans une masse rocheuse brute, ou encore dans un galet, implique un travail important de sciage et de polissage. Le sciage est démontré par des traces manifestes visibles sur nombre de haches et de pendeloques. L'importance inusitée du travail de polissage explique la présence fréquente de facettes : quand on a une grande épaisseur à enlever, il est plus rapide et plus aisé de travailler sans changer l'orientation de l'objet, tandis que le polissage d'une surface courbe implique un mouvement de rotation supplémentaire. L'ébauche ne pouvant être préparée avec une forme régulière, il est facile de comprendre les imperfections nombreuses de la forme (dissymétrie) ou du fini (parties non polies, parce qu'en creux par rapport à la surface normale) présentées par de nombreuses pièces. Le perçage des perles et pendeloques est évidemment similaire à celui de tous les objets polis du genre. Il est intéressant d'apporter quelques pièces à conviction en