Bull, et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, t. 7, série XII, 1971, pp. 159-167

L'HÉRITABILITÉ ET SA MESURE

par

II est maintenant amplement prouvé que la plupart des caractères quantitatifs résultent à la fois de l'action de nombreux facteurs mendéliens et de facteurs non génétiques. L'étude génétique des caractères quantitatifs commence toujours par la détermination d'un paramètre, appelé héritabilité, dont l'intérêt réside dans le fait qu'il résume une quantité importante d'information concernant le déterminisme du caractère envisagé.

Que nous apprend l 'héritabilité ? :

a) elle nous renseigne sur l'importance relative des causes de variations génétiques et non génétiques ;

b) elle permet de mesurer avec précision les ressemblances qui existent entre des individus d'un degré de parenté donné ;

c) elle permet d'estimer la valeur génétique relative de deux individus ;

d) elle autorise enfin une prédiction des progrès réalisables par la sélection, d'où son importance en génétique animale et végétale.

La notion d'héritabilité résulte essentiellement des travaux théoriques de l'Anglais Fisher (1918), de l'Américain Wright (1921) et du Français Malécot (1948).

I. — Définition de l'héritabilité

Plusieurs définitions sont possibles :

1° U héritabilité se définit ď abord comme le rapport de la variance génétique additive à la variance phénotypique.

Si la variance phénotypique d'un caractère est une notion simple, puisqu'il s'agit en fait de la variation totale du caractère (encore faut-il préciser les conditions de milieu dans lesquelles elle est mesurée), il n'est en pas de même de la variance génétique additive. Celle-ci est en fait la variance des valeurs génétiques additives des individus qui composent la population, la valeur génétique additive d'un indi-