A PROPOS DU TRIRATNA
PAR
Mireille BÉNISTI
Buddha, Dharma, Samgha, voilà ce en quoi tout être qui devient bouddhiste prend refuge. Par sa décision et sa déclaration, il se confie entièrement au Buddha, à la Loi que celui-ci a enseignée, à la Communauté qu'il a créée : désormais, ils le conduiront et le protégeront.
Primitivement, il semble même que cette simple prise du triple refuge ait suffi pour devenir fidèle laïque (upâsaka, fém. upâsikâ), fait remarquer E. Lamotte en se référant aux « plus anciens textes »4 Le même auteur précise que « les textes disciplinaires ont fixé le cérémonial de la prise de refuge »2. Et il observe aussi que, lors de la première des deux cérémonies imposées au candidat à l'état de moine (bhiksu), celui-ci se prosterne devant le précepteur qu'il a choisi et « proclame par trois fois qu'il met son refuge dans le Buddha, la Loi et la Communauté »3.
Est donc fondamentale dans le bouddhisme la prise du triple refuge : « Buddham šaranam gacchámi, Dharmám šaranam gacchámi, Samgham šaranam gacchámi », « Je vais en refuge vers le Buddha, je vais en refuge vers la Loi, je vais en refuge vers la Communauté ». Les trois refuges sont ce qui existe de plus précieux, les Trois Joyaux, « triratna ».
Tout au long de l'histoire du bouddhisme, innombrables se rencontrent dans les textes les mentions des Trois Refuges. Quelques exemples suffiront à s'en assurer.
(1) E. Lamotte, Histoire du bouddhisme indien. Des origines à Vire Saka, 1958. p. 76 : « Primitivement, il semble bien qu'on devenait upâsaka par la seule prise de refuge dans le triple joyau, par un acte de foi solennel dans le Buddha, la Loi et la Communauté. » (Des références aux «plus anciens textes » sont données p. 76, note 15). Ensuite s'est ajouté à la prise des refuges l'engagement d'observer des règles de moralité, le plus souvent au nombre de cinq (pancaéïla). (2) E. Lamotte, Histoire..., p. 78. Il indique : Digha, I, p. 85 ; Sarnyutla, IV, p. 113 ; Aňguttara, I, p. 56 ; Vinaya, II, p. 157. (3) E. Lamotte, Histoire..., p. 61.