LES MUSULMANS DE L'INDOCHINE FRANÇAISE

par Marcel NER

A. — Les musulmans étrangers en Indochine.

Les données de cette étude ont été recueillies en avril et mai 1937. J'ai laissé au présent la description de faits vieux de plus de trois ans. Quelques transformations se sont produites soit par suite de l'évolution de la situation économique, soit par suite de l'effort accompli par les autorités administratives du Cambodge et de Cochinchine pour ouvrir ce petit monde musulman à notre action. Nous précisons en appendice les résultats essentiels de cet effort.

L'Indochine française compte environ cent mille musulmans. Malgré les différences d'origine, de langue, de race, de situation sociale, de statut politique, ils sont rapprochés par la communauté des croyances religieuses, la fréquentation des mêmes mosquées, la participation directe ou indirecte aux pèlerinages de La Mecque, des rapports spirituels avec l'ensemble du monde musulman, une solidarité et une entr'aide dont la vigueur est remarquable.

Leur statut politique permet de les subdiviser en deux groupes d'importance inégale : i° celui des étrangers au contact desquels vivent les musulmans français de l'Inde, 20 celui des Indochinois: Chams du Sud-Annam, Chams et Malais, sujets ou protégés français, de Cochinchine et du Cambodge (fig. 3).

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Leur nombre esrfiîble et il est difficile de le fixer exactement puisque les statistiques et les règlements administratifs les rattachent souvent au groupe « Indien ». C'est le cas à Hanoi, à Phnom Penh, etc., et c'est seulement à Saigon qu'ils sont groupés en congrégations exclusivement musulmanes. Si nous mettons à part une douzaine de chiites, riches commerçants, établis dans les grands centres, qui ne se mêlent pas 'aux autres mahométans, tous les autres sont des sunnites, et ils sont presque tous hanéfites ou chaféites, rites si voisins que certaines mosquées leur sont communes et qu'ils associent leurs prières sans aucune gêne.

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