TRÉPIEDS VOTIFS A CARYATIDES

Une monnaie de bronze d'Antiochus III, offerte au Cabinet des Médailles par H. Seyrig, a été publiée par G. Le Rider avec sa diligence et sa compétence coutumières (1). Attribuable à l'atelier d'Antioche, cette émission se daterait entre 223 et 213 avant J.-C. On n'en connaissait jusqu'alors qu'un autre exemplaire, dans une collection particulière à Londres, que G. Le Rider reproduit d'après un moulage. Au droit figure une tête en profil à droite (apparemment Apollon lauré). Au revers (fig. I), on voit « Apollon nu, debout à g., sous un trépied, tenant une flèche de la main dr. et un arc posé à terre de la main g. » (2). Dans son commentaire, l'éditeur écrit à ce sujet : « Le type de revers est tout à fait nouveau et curieux. Les pieds d'Apollon reposent sur la même ligne que ceux du trépied, et sa tête arrive juste en dessous du lébès : il semble donc que le dieu soit bien représenté sous le trépied, ce qui paraît assez insolite. »

Pour un éditeur de Pausanias (3), ce document évoque plusieurs passages de la Périégèse où sont mentionnés des trépieds votifs sous lesquels se trouvaient des statues : dispositif au premier abord surprenant, qui heurte nos préjugés esthétiques, mais dont la monnaie d'Antioche apporte pour la première fois une illustration claire et indubitable. C'est l'occasion d'en reprendre le commentaire, afin de dégager le caractère et de souligner la fréquence de ce genre de monument (4).

Dans sa description d'Athènes, Pausanias qui, venant de l'Agora, tourne autour de l'Acropole par le Nord et par l'Est, écrit ce qui suit (I, 20, 1) : « Une rue partant du Prytanée porte le nom de rue des Trépieds. Ce qui a valu son nom au quartier, ce sont des chapelles de dimensions convenables pour l'usage que voici : elles portent des trépieds de bronze qui enferment (entre leurs jambes) des œuvres d'art tout à fait remar-