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SUR UN GROUPE MUTILÉ D'ELEUSIS : LE DIOSCURE A LA PROTOMÉ CHEVALINE
Depuis plus d'un lustre, un fragment sculpté bien incomplet (1) qu'on voit en plein air à Eleusis, sur la terrasse d'accès au Musée, a retenu obstinément l'attention des photographes, amateurs ou professionnels (2) : peut-être étaient-ils déçus de ne plus être autorisés à employer librement leurs objectifs perfectionnés à l'intérieur même des salles où l'on conserve et expose les riches collections recueillies, grâce aux fouilles, à travers le Iliéron des initiations attiques ?
Le document en cause, trouvé à Eleusis même et que W. Amelung avait connu par W. von Massow dès 1924 (3), est une protomé de cheval (4), en marbre, apparaissant mystérieusement hors du sol. On ne voit pas le
(1) Le fragment conservé de la base — fait de deux morceaux retrouvés l'un après l'autre, et rajustés -— n'atteint plus que 0 m. 95 de longueur sur une profondeur de 0 m. 58+. La hauteur de la plinthe est de 0 m. 1 1 ; celle de la prolomé de ΰ m. 68 env. : cf. fîg. 1 (cliché dû à Mr P. Courbin, qus je suis heureux de remercier), fig. 2 et 3. (2) Signalons ici p. ex., sans désir ni prétention d'être complet, car les photographes étrangers ont bien dû multiplier eux-mêmes les images du cheval à la collerette d'acanthe : J. Charbonneaux, Aspects de la Grèce, 1953, avec photos de Roger Mollet, éd. Braun (ci-après n. 4) ; Mario Meunier. Dans les pas des héros el des dieux, Hachette, 1955, pi. 33 et n. p. 120. Divers guides et itinéraires touristiques illustrés ont fait aussi état du document, sans l'expliquer. La protome d'Eleusis a eu l'honneur de figurer sur la couverture du Journal de Γ Amateur d'Art, récemment encore : XI, n. 196, 25 sept. 1957, d'après la photographie de Mr 1H. Viollet : « Une tête (sic !) de cheval qui est placée sur la terrasse du Musée d'Eleusis e,v Grèce ». (3) Cf. là dessus, Ernst Ilomann-Wedeking, Rom. Mill. 55, 1940, p. 196-218, pi. 17-24, spécialement p. 208; au cours de son enquête de 1921-1925, W. Amelung fut informé par W, von Massow et N. Lascaris, que la protomé sur base d'Eleusis (figuration incomplète : fig. 4 de E. Homann-Wedekiiig : un second fragment, ci-dessus n. 1, aujourd'hui rajusté, manquait lors de. la première prise de vues) était placé sur une base où adhéraient des fragments de pieds humains, vraisemblablement masculins. — D'autre part, en fév. 1925, W. Amelung avait été informé par W. von Massow, qu'il existait, dans les musées de Sparte et de Corinthe, des profomés chevalines, près de jambes nues « appartenant certainement à des Dioscurcs ». (4) Et non « tête » de cheval, comme on écrit si souvent : Aspects de la Grèce, éd. Braun, 1953, frontispice et pi. 126 : commentaire, p. 11 ; Dans les pas des héros et des dieux, 1955, commentaire p. 120 de la pi. 33 : « Eleusis, tête de cheval ». Il est même question là d'une « belle tête de cheval archaïque {sicl), » témoignant «d'un art exceptionnel de vérité stylisée» (?).
