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L'emploi féminin à l'ombre du chômage

[article]

Fait partie d'un numéro thématique : Les nouvelles formes de domination dans le travail (2)
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Margaret Maruani

L'EMPLOI FÉMININ

À L'OMBRE DU CHÔMAGE

epuis vingt ans, au niveau symbolique, politique, idéologique, le droit à l'emploi des femmes n'a cessé d'être mis en cause. L'installation d'un chômage massif a réactivé un certain nombre de réflexes de défense contre ces « voleuses d'emploi » qui ont le « libre choix» de ne pas travailler. Tout ceci n'a pas freiné la progression de l'emploi féminin. Les femmes sont restées sur le marché du travail mais elles paient cet illégitime maintien au prix fort : la crise de l'emploi n'a pas chassé les femmes de l'emploi, mais elle a considérablement durci les conditions dans lesquelles elles travaillent. L'activité féminine prospère, donc, mais à l'ombre du chômage et sous le sceau de l'inégalité.

La résistance de l'emploi féminin

Depuis le début des années 60, on assiste, en France, à une croissance spectaculaire de l'activité féminine. C'est dans ces années que démarre le mouvement de féminisation de la population active qui se poursuit aujourd'hui. L'ampleur et la rapidité de cette mutation tiennent en quatre chiffres : en 1962, 6,5 millions de femmes et 13 millions d'hommes étaient actifs, en 1995, près de 11,5 millions de femmes et 14 millions d'hommes le sont. En l'espace de trois décennies, 5 millions de femmes et 1 million d'hommes ont afflué sur le marché du travail.

[TABLEAU 1 : POPULATION ACTIVE DE LA FRANCE DE 1962 À 1990

Population active de la France de 1962 à 1990
Population active de la France de 1962 à 1990moremore

Effectifs, en millions.

Sources : INSEE, Données sociales 1993

La constance de cette croissance constitue, en soi, un événement majeur : pour la première fois dans l'histoire du salariat, les femmes envahissent le marché du travail en période de chômage et de pénurie d'emploi. Un événement imprévu aussi : tout le monde s'attendait, il y a vingt ans, à ce que la crise chasse les femmes du monde du travail. Tous et toutes guettaient les signes avant-coureurs d'un inévitable « retour au foyer » . Or, contre toute attente et contre toutes prévisions, l'activité féminine n'a cessé d'augmenter tout au long des années 80 et 90. Entre 1975 et 1995, la population active de la France a crû de 3,3 millions de personnes, dont 2,8 millions de femmes et 500 000 hommes1. Cette flambée des taux d'activité féminine n'est pas une spécificité française. Dans les pays qui nous entourent, du nord au sud de l'Europe, le même phénomène se vérifie. La féminisation du salariat progresse alors que dans l'Europe des Douze, entre 1965 et 1992, le nombre d'hommes ayant un emploi a légèrement diminué, passant de 83 à 81 millions. Pendant le même laps de temps, le nombre de femmes au travail a très fortement augmenté, partant de 40 millions en 1965 pour arriver à 54 millions en 1992 2,

Quels que soient les taux, les indicateurs que l'on utilise, les faits sont là : en France comme partout en Europe, depuis plus de vingt ans, ce sont les femmes qui ont assuré le renouvellement et l'élargissement de la population active. Plus précisément, c'est l'explosion des taux d'activité des femmes d'âge intermédiaire (25- 49 ans) qui est à l'origine de ce mouvement. En France, leurs taux d'activité ont quasiment doublé, passant de 40 % en 1962 à 78 % en 1995 3. La plupart des femmes ont désormais, comme les hommes, des trajectoires pro-

1 - D'après les données des enquêtes sur l'emploi de l'INSEE.

2 - Source : L'Emploi en Europe 1993, Commission des communautés européennes.

3 - Source : INSEE, Enquêtes sur l'emploi.

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