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I histoire sociale de l'art

un bilan provisoire

ENRICO CASTELNUOVO

II y a environ vingt-cinq ans, en 1949, le Burlim^loji Magazine (1) ouvrait ses colonnes à un long plaidoyer de Frederick Antal en faveur d'une "autre" histoire de l'art, il voulait une histoire de l'art différente de

Une première forme de cet article, préparée en collaboration avec Erica Deuber et Pierre Chessex a été présentée au colloque qui s'est tenu en septembre 1975 à l'Institut suisse de Rome sur le thème "A propos de méthodologie et d'histoire de l'art". L'histoire de l'architecture qui faisait l'objet d'une communication de M. Tafuri avait été délibérément exclue. On a gardé à ce texte, dont plusieurs thèmes ont été amorcés lors de longues discussions avec Carlo Ginzburg, son caractère d'exposé oral. On trouvera dans deux articles à paraître dans la revue italienne Paragone, sous le titre "Per una storia sociale dell'arte" le prolongement des analyses présentées ici.

celle des formalistes au niveau de la méthode -le titre des deux articles était "Remarks on the Method of Art History" (Remarques sur la méthode en histoire de l'ail)-1 mais aussi différente dans uncertain sens, au niveau des intentions, de celle des simples connaisseurs.

Antal remontait loin dans le temps, il se référait au Justi des grandes monographies sur Winckelmann ou Velasquez -et, par là, aux résultats les plus convaincants de l'historiographie artistique du 19e siècle- qui avaient ouvert une voie rapidement coupée par les réactions que représentaient notamment l'idéalisme et le formalisme. Ü opposait Dvorak (dans les cas où celui-ci se montre attentif aux divers aspects de l'histoire) à Wb'lfflin et le Riegl de la maturité qui avait écrit le Holländische Gruppenporträt (Le portrait de groupe hollandais) à celui de la Spät röm ischc Kunstindustrie (L'industrie artistique de la fin de la période romaine), il portait aux nues les essais florentins de A by Warburg et, pour finir, citait des références plus récentes