Emmanuel SUBANGUN

Le commerce incontrôlé à Jakarta portraits de kaki Lima *

S'il est un métier qui peut illustrer la catégorie abstraite d'économie non-officielle ou de secteur informel, c'est bien celui de pedagang kaki-lima (PKL), marchand à la sauvette ou marchand «sauvage»*. On peut même dire qu'il s'agit d'une simple question de langage puisque pour décrire la même réalité, le discours officiel utilise le terme de «secteur informel» quand la population parle de PKL. D'après un haut-fonctionnaire du Bureau International du Travail (BIT), font partie de cette catégorie: «les petits commerçants, les colporteurs, les cireurs de chaussures et les autres groupes sous-employés .qui exercent leurs activités au bord des rues des grandes villes».

Depuis 1978, le gouvernement local de Jakarta a officiellement admis les PKL dans le système de distribution commerciale de la ville en créant pour eux quelques centaines d'emplacements - entre 350 et 500 - de tailles très variées. Sur certains une centaine de PKL peuvent s'entasser tandis que d'autres ne peuvent accueillir qu'une dizaine de ces marchands W. Mais cette apparente «officialisation» de statut n'a en rien modifié la précarité de la situation des PKL. Dès le début, en effet, il leur a été clairement notifié que l'attribution de cet emplacement pour exercer leur commerce ne saurait être que temporaire; le gouvernement se réservant le droit d'expulser les PKL sans aucune indemnité, pour destiner l'emplacement à une autre utilisation. D'autre part, une réglementation oblige à exercer