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Le patrice Pierre, exarque d'Afrique ?

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Année 1971 5 pp. 209-214
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Page 209

Antiquités africaines t. 5. 1971, p. 209-214

LE PATRICE PIERRE, EXARQUE D'AFRIQUE ?

par Yvette DUVAL

La carrière du patrice Pierre en Afrique nous a longtemps été connue uniquement par les actes du procès de saint Maxime le Confesseur 1 . Lors de ce procès qui se déroule à Constantinople en 655, Pierre est évoqué à propos de faits remontant à 22 ans auparavant (προ είκοσιδύο ετών), donc en 633- 634 : à cette date, Pierre, qualifié de στρατηγός Νουμηδίας της 'Αφρικής 2 , hésitant à obéir aux ordres de l'empereur qui lui enjoignait de porter ses troupes au secours de l'Egypte menacée par les Arabes, aurait consulté le saint abbé ; Maxime aurait alors, d'après l'accusation, répondu par une lettre adressée au « patrice Pierre » 3 .

De ces allusions à la fois précises et bien datées, il ressort que Pierre occupait en 633-634 la fonction de « stratège de Numidie en Afrique » (avec dès lors la dignité de patrice). A première lecture, cette expression semble claire : elle désigne le chef militaire d'une province africaine, ici le duc de Numidie. Or Ch. Diehl, dans son précieux ouvrage sur l'Afrique byzantine, tire de ces mêmes données une conclusion qui peut surprendre et qui appelle discussion 4 : ne retenant que les deux seuls titres de patrice et stratège, il place Pierre au rang d'exarque à cette date de 633. Une telle interprétation, qui oblige à corriger le texte des actes du procès, en considérant la précision Νουμηδίας comme une erreur ou une interpolation, se fonde en fait sur un double postulat : Diehl affirme en effet, d'une part que (après Gennadius) « le gouverneur d'Afrique s'appellera πατρίκιος και στρατηγός, titre dont la forme rappelle celui de patricius et exarchus, et dont la valeur est identique » 5 , d'autre part que « seul entre tous les fonctionnaires de la province, il (l'exarque) est revêtu de la haute dignité de patrice » 6 , ce titre étant « l'inséparable privilège de sa charge ».

Certes le caractère nettement militarisé de l'administration dans le nouvel exarcat de Carthage, comme dans celui de Ravenne, dès le temps d'Héraclius ne fait pas de doute 7 . Mais faut-il en déduire

1 P.G., t. 90, col. 111-114.

2 Ibid., col. 111.

3 Ibid., col. 113-114.

4 L'Afrique byzantine. Paris, 1896, p. 480, 484, 597, 599.

5 Ibid., p. 484, n. 4.

fi Ibid., p. 484. Cette idée a été communément reprise par la suite, notamment par Goubert (P.), Byzance avant Γ Islam. t. II, 2. Rome, Byzance et Carthage. Paris, 1965, p. 199.

7 Cf Diehl (Ch.), op. cit., p. 474, 477, 483-484, etc. Voir également Vasiliev (A.A.), Histoire de Fempire byzantin, t. I, Paris, 1932, p. 299.

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