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L'église Saint-Estève de Nidolères premiers résultats de fouilles

[article]

Année 1985 3 pp. 171-172
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NOTES ET DOCUMENTS

PYRENEES-ORIENTALES

L'église Saint-Estève de Nidolères premiers résultats de fouilles

Patrice ALESSANDRI

Située dans la plaine du Roussillon, à deux kilomètres en aval du Boulou, sur la rive gauche du Tech, l'église de Nidolères est aujourd'hui presque entièrement ruinée. Seul subsiste en élévation le mur gouttereau nord sur la totalité de sa hauteur. Les crues du Tech, parfois très violentes, ont élargi progressivement le lit du fleuve emportant la quasi totalité du cimetière situé au sud de l'édifice, ainsi que la partie la plus orientale de l'abside. Il est probable aussi que l'église se soit effondrée sous la poussée des eaux. Les blocs restés en place avaient été recouverts par un très important volume de galets provenant de l'épierrement des vignes alentour, protégeant ainsi le site.

Il est assez difficile de retracer l'histoire de Saint- Estève car cet édifice est peu souvent mentionné dans les textes anciens. Un précepte de Charles de Chauve daté approximativement de 855, signale Nidolères parmi les possessions de l'abbaye Saint-Hilaire de Lau- quet du diocèse de Carcassonne. L'acte de consécration a malheureusement disparu, mais il est possible d'avancer, grâce aux fouilles entreprises à l'automne 1984, une date de premiers travaux se situant dans le courant de la première moitié du IXe siècle. Un autre texte, du XVIIe siècle, précise qu'à cette époque l'église était abandonnée mais pas ruinée. Depuis, le village de Nidolères a lui aussi disparu ; il devait se situer entre le hameau actuel et l'église.

Les sondages pratiqués à l'intérieur à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment ont permis d'établir les différents plans correspondants aux travaux d'implantation et aux remaniements successifs. Trois grandes étapes ont pu être mises en évidence :

1 - La construction initiale, vraisemblablement du IXe siècle présente une nef unique, rectangulaire, de dimensions modestes (Longueur : 6,50 m ; largeur : 4,30 m) . Son sol de mortier repose sur le substrat géologique constitué par les alluvions du Tech. Elle est prolongée vers l'est par une abside à chevet plat, plus étroite que la nef et de plan trapézoïdal, abritant un petit autel en son centre. La faible épaisseur des murs (0,65 m) indique que ce premier édifice était couvert d'une charpente légère.

Les matériaux employés sont essentiellement d'origine locale. L'appareil est composé de galets de rivière disposés par endroits en épi {opus spicatum) mêlés à des fragments de grès grossièrement éclatés au marteau, sûrement extraits des carrières proches du Boulou. Les angles étaient renforcés par des blocs appareillés en harpe en délit, mais il est impossible de préciser la nature de la roche employée car ces blocs ont aujourd'hui disparu.

Les ouvertures ne peuvent être localisées car l'élévation est insuffisante à l'exception du mur nord et ce

Abside de plan outrepassé (cliché : Régine ZAMBON)

dernier, exposé aux vents dominants, ne comporte pas de fenêtres à l'image des autres édifices religieux du département. Trois rangées de trous de boulins percent ce mur de part en part. Un seuil d'entrée est à noter dans le tiers ouest du mur gouttereau méridional ; on peut l'attribuer à la première étape de construction.

Avec sa nef charpentée, son chevet à fond plat, plus étroit que la nef, la première église Saint-Estève présente les caractères essentiels de l'architecture préromane, (voir plan n° 1). Il est intéressant de noter qu'un édifice très proche, Saint-Martin de Fenollar, fondation de l'abbaye d'Arles sur Tech, est de type tout à fait semblable. Mentionné dès 844 dans une charte de cette abbaye, il s'agit certainement d'un établissement contemporain de Saint-Estève.

2 - Le stade intermédiaire témoigne d'un important effort d'unification en matière de religion. Sous l'impulsion de l'abbé Oliba de Saint Michel de Cuxa, la liturgie romaine est introduite peu à peu en Catalogne entraînant une évolution sur le plan architectural, notamment pour ce qui est de la couverture des édifices de culte.

L'église est réaménagée probablement dans la première moitié du XIe siècle. Le plan reste de type basili- cal à nef unique. Six piliers maçonnés sont plaqués contre les murs antérieurs introduisant ainsi un rythme dans la nef qui se trouve séparée en deux travées distinctes. Ils supportent quatre arcs formerets à claveaux de grès. Le pilier central est surmonté d'une imposte de grès sur laquelle retombe un arc doubleau. L'adjonction de ces éléments, arcs de décharge et arc doubleau, est destinée à soutenir le poids d'une voûte en berceau plein cintre qui couvre désormais la nef.

Cette étape de travaux ne semble pas avoir affecté le chevet mais les remaniements dont la nef a fait l'objet donnent à l'édifice les caractères du premier art roman (voir plan n° 2).

3 - L'étape finale montre un profond changement de parti. Si la nef demeure cette fois inchangée, le chevet, en revanche, subit de grands bouleversements. La nef est prolongée vers l'est par une travée de choeur de plan rectangulaire dans laquelle sont aménagés trois degrés d'un escalier permettant d'accéder à une abside beaucoup plus nettement surélevée. Elle se fonde sur les murs arasés de l'ancien chevet et offre. un plan outre-

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Abside de plan outrepassé
Abside de plan outrepassémoremore
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