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Mon ami Jacques Godechot

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Fait partie d'un numéro thématique : Hommage à Jacques Godechot (1907-1989)
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MON AMI JACQUES GODECHOT

Je me bornerai à rendre hommage à l'ami fidèle, discret et omniprésent avec lequel je correspondis pendant ce demi-siècle, rapportant quelques traits de son caractère qui permettront, je l'espère, de mieux apprécier l'homme et l'historien.

Nous avions le même âge ; il n'était mon aîné que de quelques mois. Tous deux nous suivîmes à la Sorbonne et à l'École pratiques des Hautes Études (IVe section) les cours d'Albert Mathiez qu'il connut en 1930. L'année suivante il publiait un premier article et pénétrait dans le petit cénacle qui administrait la Société des Études robespierristes et sa revue, les Annales historiques de la Révolution française. Il y côtoyait les spécialistes de l'époque : Schnerb, Michon, Calvet, Dommanget, Vermale et quelques autres, qui se proclamaient Robespierristes. La mort brutale de Mathiez faillit détruire les efforts de ce « maître » intransigeant et respecté jusque dans ses soudaines colères. Il patronnait nos thèses de doctorat, animait nos recherches, contrôlait dans le détail leurs résultats. Nous ressentîmes d'autant plus sa disparition, qu'elle s'accompagnait du désordre de ses papiers. Pour que la revue subsiste il fallait trier et préparer la matière des prochains numéros. Le secrétaire Louis Jacob se fit assister de Godechot. Il trouva le manuscrit de mon D.E.S. préparé pour la publication. Et m'en avisa. Ce fut notre premier contact.

Georges Lefebvre, nommé à la Sorbonne, se chargea des tâches que Mathiez assumait. De la Société et de sa revue d'abord où Godechot, nommé à la Faculté des Lettres de Toulouse, multiplia les comptes-rendus d'ouvrages sur la Révolution. De nos thèses de doctorat ensuite dont il présida la soutenance en 1936 et 1938. Jusqu'à la déclaration de guerre notre correspondance se relâcha du fait de nos obligations familiales et professionnelles. L'occupation nazie l'interrompit totalement. Godechot, révoqué par le régime de Vichy, devint un « hors-la-loi » comme il l'écrit lui- même. Avec sa famille, il fut contraint de vivre dans la clandestinité, et de faire face, sans salaire, à toutes les obligations matérielles qu'une telle situation entraînait. Sombres jours où planait une menace diffuse. Sombres jours pour sa jeune épouse et ses quatre enfants. Il y fit très rarement

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