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Rapport introductif

[article]

Année 1973 1973 pp. 211-214
Fait partie d'un numéro thématique : Enfant et Sociétés
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4. PERIODE MODERNE

RAPPORT INTRODUCTIF par P. ARIES

Je proposerai deux thèmes de réflexion, l'un et l'autre inspirés par les travaux publiés récemment sur la littérature de colportage par M. R. Mandrou, et sur les contes de Perrault par M. Soriano.

L'apparition à la fin du xvir5 siècle d'une littérature destinée seulement aux enfants fournira le premier thème. Le changement survenu alors signifie-t-il une transformation structurelle des mentalités ou bien faut-il céder à la tentation des sciences humaines d'atténuer les différences ? Tel sera le second thème.

L'une des idées maîtresses, et la plus attachante, de M. Soriano, est la relation secrète qui existe entre l'enfance de l'humanité et l'enfance de l'homme. On doit constater que cette relation n'a pas été aperçue consciemment ni clairement avant la fin du xvne siècle.

Ce n'était pourtant pas la première fois au xvne siècle qu'un courant de communication s'établissait entre tradition populaire et culture savante. Il faut d'abord rappeler que la culture de l'Antiquité, transmise par les livres, les écoles, devenue ensuite la culture des clercs et des laïcs lettrés jusqu'à l'époque carolingienne, a été peu sensible à ce que nous appelons le folklore. Toutefois les médiévistes ont montré comment la société des lettrés a dû à plusieurs reprises céder à des poussées de folklore. Le plus violent de ces assauts est celui qui au XIe siècle a fait passer dans le monde de l'écriture une partie de la tradition orale et a donné ainsi naissance, avec la chanson de gestes, à une littérature aristocratique et féodale qui s'est imposée à la culture pendant des siècles. C'est seulement au xvif siècle que la littérature chevaleresque d'origine féodale a été abandonnée par son public instruit et ses derniers amateurs, comme Don Quichotte, furent voués au ridicule.

Mais à la même époque, au xvne siècle, cette littérature revient à ses sources et redevient une littérature populaire, non plus orale cependant car elle était bien écrite et imprimée : les livres de colportage, les livres bleus. Sans doute une partie de cette littérature était-elle destinée aux enfants, certains contes étaient des recueils de précep-

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