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Complément à une étude sur : les avatars de la légende de Kerjean

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Complément à une étude sur: Les avatars de la légende de Kerjean

par Jacques GURY

En 1975, j'avais traité des sources de la légende de Kerjean, légende dont la première version parut en 1834 sous la plume d'un érudit local, Miorcec de Kerdanet, dans une brochure consacrée au château de Kerjean, et que dès 1835 on retrouvait chez Musset, dans la comédie Barberine. Musset avait vraisemblablement trouvé le canevas de sa comédie dans les Nouvelles de l'Italien Bandello. Mais, où donc Miorcec de Kerdanet avait-il puisé sa version de la légende ? Sans doute dans des récits du terroir du Léon, ce qui n'excluait pas d'ailleurs un apport extérieur enjolivant plus ou moins tardivement un épisode authentique ou un conte local.

A l'époque, je refusais d'envisager que Miorcec se soit directement inspiré de la nouvelle italienne du xvr siècle, jamais encore diffusée dans une traduction française et d'un auteur oublié alors, à moins qu'il n'y eut une adaptation française récente. En fait, il y avait bien Camille ou filer le parfait amour de Sénecé, parue dans le Mercure plus d'un siècle auparavant. Le conte en vers de Sénecé (2), contemporain de Louis XIV, apprécié encore sous Louis XV, par Voltaire, aurait-il pu tomber sous les yeux de Miorcec ? Il se trouve que le XIXe siècle manifesta quelque intérêt pour cet aimable conteur dont les œuvres furent publiées en 1805 et 1806 et surtout en 1826 dans une collection qui connut une assez grande diffusion (3). Les Œuvres choisies de 1826 contiennent le conte Filer le parfait amour, et il est vraisemblable que Miorcec lisant ce volume y trouva le thème et des détails de l'anecdote illustrant un proverbe local, ou au moins put compléter une historiette tirée de la tradition léonarde.

En effet, en 1824 Miorcec présentant brièvement le château de Kerjean n'évoquait pas l'anecdote de l'amant présomptueux, puni et contraint à travailler par une épouse fidèle ; il introduisait cet épisode moral et amusant en 1834 ; entre temps il avait dû lire Sénecé.

D'ailleurs, un autre finistérien, parcourant le département entre 1829 et 1831 et consignant dans des cahiers, restés inédits jusqu'à

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