PALMYRE ET L'EUPHRATE
PAR
Michel Gawlikowski
Les frontières occidentales de la Palmyrène ont été fixées entre 12 et 17 p.C. par Cre- ticus Silanus, gouverneur de Syrie. D. Schlumberger en a identifié un point à Khirbet Bil'as, au nord-ouest de Palmyre, sur la route d'Antioche et d'Apamée ; les fines regionis Palmy- renae établis alors à cet endroit y ont été maintenus sous Trajan et Antonin qui ont fait poser de nouvelles bornes1. Malheureusement, le nom du territoire voisin n'y est pas conservé. Alors que H. Seyrig voulait restituer, dans l'inscription de Trajan, finefs inter Epi- phaniam et] arva civitatfis Palmy rjenorum2, J.-Ch. Baity pense plutôt à Apamée dont le territoire comprenait une bonne partie de la Parapotamie où nomadisaient des tribus arabes, et cela déjà au Ier siècle a.C.3.
Quoi qu'il en soit, les alpages de Palmyre s'étendaient de ce côté sur quelque 80 km le long de la route, jusqu'à la crête du Djebel BiFas. Leur frontière demeura stable tout au long du Ier et du ne siècle, et sans doute plus tard. Vers le sud-ouest, une borne, remployée, retrouvée par D. Schlumberger à Qasr el-Heir el-Gharbi à 70 km de Palmyre, n'était certainement pas loin de son emplacement primitif qui marquait les fines inter Hadrianos Palmy- renos et Hemesenos ; cette frontière a toutes les chances de remonter également au Ier siècle4. Ainsi, toute la plaine d'ed-Daou et le district montagneux au nord de celle-ci appartenaient à Palmyre. Au-delà, c'étaient, à l'ouest, les possessions des dynastes d'Emèse et, au nord-ouest, la steppe peuplée des nomades, mais dépendant d'une ville de la Syrie intérieure5.
Tandis qu'au sud le hamad impraticable imposait une frontière naturelle tout près de l'oasis6, le territoire de la cité englobait, vers l'est et le nord-est, les vastes solitudes du
1. D. Schlumberger, «Bornes frontières de la 4. Syria 20, 1939, p. 63, cf. H. Seyrig, Syria 36, 1959, Palmyrène », Syria 20, 1939, pp. 43 s. p. 190, note 1.
2. Syria 36, 1959, p. 1980, note 2. eue -, 1OO/ -x
5. H. Seyrig, op. cit., p. 188 (carte).
3. ANRWW, 8 (1977), pp. 118 s. Cf. Strabon, XVI,
2, 11 : ônopoç 8' ëoxi xfj 'Anauicov npôç ëoo nèv 6. Cf. pourtant les fermes fortifiées de Bazuriyé et
i\ tcôv (puXdpxcov 'ApdPcov KaXoouivn riapano- Jiazîmé, du côté de la route de Damas (future strata
rallia... kcù Tiâoa f| npôç vôxov xoîç 'Ana- Diocletiana) : Th. Wiegand, Palmyra, Berlin 1932,
neûow, àvôpwv Iktivitôv tô TtXiov. pp. 10-12 ; J. Cantineau, RB 39, 1930, pp. 548 s.
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