A PROPOS D'UN NOUVEAU MILLIAIRE DE LA VIA AUGUSTA UNE VIA MILITARIS EN BETIQUE
Le Musée archéologique de Cordoue vient de s'enrichir d'un.document précieux, une borne milliaire de Domitien qui apporte un certain nombre de renseignements d'un grand intérêt, non seulement pour la connaissance de la Via Augusta et des travaux qui y furent effectués sous les Flaviens, mais encore pour une meilleure définition de la notion de Via mili taris.
I.- Le milliaire de Domitien
La borne fut découverte en 1979 au Cortijo de la Barquera, exploitation agricole située sur la rive droite du Guadalquivir, à 9 km en aval de Cordoue ; elle fut mise au jour lors de travaux de nivellement, dans un champ proche des bâtiments de la ferme. Au cours de déplacements de terre apparurent en même temps maints matériaux et objets romains, par exemple des colonnes et des chapiteaux, mais aussi de la céramique médiévale, ce qui prouve que le milliaire se trouvait à l'emplacement d'un important gisement antique qui perdura à l'époque califale, c'est-à-dire d'une grande villa romaine, devenue ensuite une «alquería» arabe .
C'est un fragment de colonne taillée dans un calcaire gris bleuté à fines veines blanches de calcite. Ce matériau, utilisé pour de nombreuses bornes des environs de Cordoue , servit aussi de tout temps à la plupart des constructions cordouanes, aussi bien pour les dalles du forum et les colonnes de la grande mosquée que pour les seuils et les linteaux des maisons modernes. Il
1. Coordonnées Lambert du Cortijo de la Barquera : 495,3/362,8. Une description précise du lieu d'invention et des circonstances de la trouvaille est faite dans la revue Cordoba par A.M. Vicent, Directrice du Musée Archéologique de Cordoue que nous tenons à remercier chaleureusement pour les facilités qu'elles nous a offertes lors de l'examen de la pierre. Dans le même article, encore sous presse, nous donnons une première présentation de la borne et de son inscription.
2. Au total ont été dénombrés 25 milliaires taillés dans ce «marmol carderío» des antiquaires cordouans, J. VAS- QUEZ VENEGAS, manuscrit de la Bibliothèque de la Cathédrale 'de Cordoue, t. VIII, ou F. RUANO, Historia general de Córdoba, Cordoue, 1761 (= RUANO, Córdoba), décrit plus précisément comme un «jaspe azul con algunas vetillas blancas del que se halla mucho en las inmediaciones de Córdoba a la falda de la Sierra Morena» selon J.F. CAMACHO, manuscrit de la Real Academia de la Historia de Madrid, cote 9/3895.
