SACERDOCES ET MAGISTRATURES
CHEZ LES MUCH SCAEVOLAE1
La famille des Mucii Scaevolae fournit un excellent exemple du cumul des charges politiques et des fonctions religieuses dont pouvaient être investis les mêmes personnages dans la Rome républicaine. Elle nous permet aussi d'étudier comment se forment en quelque sorte des dynasties familiales au sein de la nobilitas et quelle importance respective peuvent avoir les sacerdoces et les responsabilités politiques, dans les derniers siècles de la République.
Cette famille plébéienne a émergé difficilement, mais cependant assez rapidement, de la masse populaire, à la fin du 111e siècle. Elle le dut sans doute à la personnalité particulière de Q. Mucius Scaevola (n° 19), le fondateur de la lignée2, et aussi à la considération générale dont devaient jouir les membres de la famille vers cette époque. De plus celle-ci pouvait se prévaloir de la gloire historique dont témoignait le surnom gentilice3 remontant à la plus haute antiquité de la guerre contre le Lar Porsenna au vie siècle, et le lieudit des Muda prata, trans Tiberini, gardait toujours le souvenir des récompenses accordées au courage de l'ancêtre 4.
1. Nous limiterons les références bibliographiques d'ensemble aux titres suivants " ouvrages généraux : Münzer, Römische Adelsparteien und AdelsfamiUen (Stuttgart, 1920) et nombreux articles dans la Realencyclopädie der classine. hen Altertumwissenschaft ; Brough- ton, The magistrates of the roman Republic (New-York, 1951) ; Degrassi, Fasti consulares et triumphales (Inscripliones Ilaliae, XIII, 1). Pour plus de précision, il faut consulter : C. Bardt, Die Priester der vier grossen Collégien aus römischrepublikanischer Zeit (Diss. Berlin, 1871), et. A. Klose, Römische Priester j asten (Diss. Breslau, 1910) ; plus récents, deux articles de J. Bleiekeii dans Hermes (1957) : Oberponlifex und Pontifikalkollegium (p. 345-366) et Kollisionen zwischen sacrum und publicum (p. 446-480), ainsi que les ouvrages de Fritz Schultz, History oj roman legal Science (2° éd. Oxford, 1953-1963), et de W. Kunkel, Herkunft und Sozialesslellung der römischen Juristen (Weimar, 1952).
2. A la suite de Broughton, nous reprenons pour chacun des membres de la famille la numérotation adoptée par Münzer (Realencyclopädie der classischen Altertum Wissenschaft , XVI, 1).
3. Titc-Live, 2, 13, 1 : Mucium-·· cui postea Scaevolae a clade dextrae manus cognomen inditum.
4. Tite-Live, 2, 13, 5 ; Denys d'Haliearnasse, 5, 35, 1.
JRev. Et. anc. 7
