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Sculptures de Sicyone et céramique protocorinthienne

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Année 1938 40-2 pp. 173-176
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SCULPTURES DE SIGYONE ET CÉRAMIQUE PROTOCORINTHIENNE

La belle thèse de M. P. de La Coste-Messelière, Au Musée de Delphes, n'est pas seulement l'étude de sculpture archaïque la plus fine et la plus approfondie qu'on ait vu paraître en ces derniers temps, elle n'apporte pas seulement « un trésor de renseignements, de comparaisons et d'aperçus sur l'architecture archaïque à Delphes x » et sur la topographie du sanctuaire d'Apollon, mais bien souvent encore, et surtout dans ces notes nombreuses et denses qui se pressent au bas des pages, on y rencontre une foule de réflexions, de suggestions, de vues générales qui intéressent tous les domaines de l'archéologie et de l'art.

Sans cesse, soit pour l'étude des motifs, soit pour celle de la composition et du style, l'auteur a dû rapprocher de ses bas-reliefs des peintures de vases d'époque archaïque. C'est même une série céramique, la série protocorinthienne miniaturiste, qui fournit les seuls termes de comparaison qui existent avec une des plus belles métopes du monoptère sicyo- nien : la métope de la Razzia. De ce fait saisissant M. P. de La Coste- Messelière a tiré la conséquence qui s'imposait : il a suggéré que, sur ce point, la sculpture pourrait bien fournir à la céramique un précieux repère chronologique, puisqu'on peut dater le monoptère des environs de 560. Or, il existe une grande et éternelle querelle entre les céramo- logues sur la date du style protocorinthien dit miniaturiste ou magnifique. Les uns, comme Bœhlau le premier, puis Johansen, suivi tout récemment par Payne, ont cru trouver dans les circonstances et concordances de fouilles la preuve évidente, matérielle, irréfutable que cette sorte de vases, malgré le développement de son style, ne pouvait être postérieure aux premiers vases corinthiens et se plaçait, par conséquent, vers le milieu du vne siècle. D'autres, comme Walters, surtout E. Pot- tier, indirectement confirmé par E. Langlotz, A. Rumpf aussi, ont constamment refusé d'admettre un tel miracle dans l'évolution de l'art du dessin, contesté la sûreté des indications fournies par les nécropoles antiques et conclu que des peintures aussi raffinées ne pouvaient guère être antérieurs au premier tiers ou au premier quart du vie siècle.

A juger les chose? froidement, il semble bien qu'on ne puisse admettre le miracle — le terme même est né sous la plume des croyants, non des incrédules — que s'il a pour lui l'évidence éclatante des faits ; or, jus-

1. Le mot est de M. R. Vallois, R. É. G., 1937, p. 87.

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