Revue archéologique de l'Ouest, 21, 2004, p. 225-245.

L'ÉVOLUTION DE LA CHARPENTE DE COMBLE EN ANJOU, Xlle-XVIIIe SIÈCLES

Jean-Yves HUNOT*

Introduction

Le glossaire de l'Encyclopédie des Métiers, la charpente et la construction en bois (Le Port, 1979) définit la charpente comme l'ensemble des bois qui constituent l'ossature fixe ou mobile d'une construction provisoire ou définitive. Les cintres, les échafaudages, les machines de levage ou les étaiements mais aussi les ouvrages de franchissement, les ossatures de maisons, les planchers et surtout les combles de bâtiments répondent à cette définition. C'est ce dernier aspect de la construction qui va être développé dans cet article. Les travaux consacrés à la charpente de comble sont rares, mais comment imaginer les cathédrales sans leurs combles ? La vue de celle de Reims après les bombardements de 1914 est explicite : amputée de cet élément, la construction perd son

équilibre. Pourtant, si les publications récentes sur de tels édifices sont nombreuses, presque aucune ne présente les charpentes, l'ensemble étant consacré à la pierre. Les quelques auteurs qui, depuis E. Viollet-Le-Duc (1854- 68), se sont appliqués à l'analyse des charpentes, mettent en avant les difficultés d'accès, le manque de lumière pour expliquer le peu d'intérêt des historiens de l'architecture pour les combles. Mais ne doit-on pas y voir aussi un dénigrement du bois par rapport à la pierre en France, dédain beaucoup moins marqué chez nos voisins non latins ?

La charpente de comble ancienne est avant tout un ouvrage technique en bois ayant pour rôle de protéger une construction des intempéries. L'examen détaillé de nombreuses structures réparties dans le Maine-et-Loire permet de faire apparaître l 'évolution, entre le XIIe et la fin