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Les apothicaires gagnants-maîtrise des hôpitaux de Paris : un mode de réception particulier, XVIIe-XVIIIe siècles

[article]

Année 1988 277 pp. 191-203
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Les apothicaires gagnants- maîtrise des hôpitaux de Paris : un mode de réception particulier, xvip-xviip siècles

LA lutte incessante menée par les apothicaires-épiciers de Paris pour défendre leur monopole contre tous ceux qui s'immisçaient dans la pratique de leur art est bien connue. On sait aussi que c'est la création du Collège de Pharmacie de Paris par Louis XVI en 1777 qui mit fin aux différends qui les opposaient aux épiciers, aux médecins et aux apothicaires privilégiés du roi et de la cour. Par contre, on connaît moins une autre catégorie de privilégiés qui tenta d'entrer dans la Communauté des maîtres apothicaires-épiciers sans se plier aux règles établies : les gagnants-maîtrise des hôpitaux. C'est qu'ils n'apparurent qu'en 1648, dix ans après que Louis XIII ait redéfini les statuts qui devaient régir la corporation pendant près d'un siècle et demi, et ce n'est que progressivement que se dégagea la jurisprudence relative à la réception ou agrégation des gagnants-maîtrise, entérinée en partie par les articles 15 et 20 du règlement de 1780 du Collège de Pharmacie.

Eugène-Humbert Guitard, traitant en 1916 des apothicaires privilégiés de Paris sous l'Ancien Régime, eut le mérite d'attirer l'attention sur les gagnants-maîtrise, mais sans en faire une étude exhaustive. Par la suite, E. Leclair dans son article sur les pharmaciens de l'Institution nationale des Invalides et Maurice Bouvet dans ses publications sur la pharmacie hospitalière à Paris donnèrent, grâce à des recherches minutieuses dans les archives, des listes chronologiques des apothicaires gagnants-maîtrise, mais ne s'attachèrent pas spécialement à l'évolution de l'institution. C'est ce que nous voudrions tenter de faire ici, tout en déplorant comme eux l'incendie qui ravagea en 1871 les archives de l'Hôtel-Dieu et les éliminations intempestives faites dans celles des Invalides en 1916, et en utilisant à nouveau les sources manuscrites et imprimées conservées à la Bibliothèque interuniversitaire de Pharmacie.

Communication présentée à la Société d'Histoire de la Pharmacie le 25 mai 1987.

REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE. XXXV, N° 277, 2e TRIM. 1988.

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