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Entre censure et marché [Le cinéma à Hong Kong en 1997 ]

[article]

Le cinéma à Hong Kong en 1997

Année 1997 41 pp. 82-86
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CINEMA

Le cinéma à Hong Kong en 1997

Entre censure et marché

ILARIA MARIA SALA

Dans un texte récent (1), Ackbar Abbas décrit Hong Kong comme un « espace de disparition », où la conscience d'un bouleversement historique imminent modifie profondément la façon dont le Territoire regarde son identité et sa culture. Dans la reconstruction présentée par Abbas, le voyage en Chine de Margaret Thatcher en 1982 et la Déclaration conjointe de 1984 ont marqué le moment de la naissance du cinéma dit de la « nouvelle vague » à Hong Kong. Ces événements ont « incité les gens à regarder Hong Kong d'une manière différente, comme si la possibilité d'une disparition de l'espace culturel et social dans la forme que nous leur connaissons aujourd'hui nous conduisait à les voir dans toutes leur complexité et leurs contradictions pour la première fois » (2). Si pour Abbas l'étude de la culture hongkongaise est en soi un exercice anachronique, qui commence au moment précis où l'on prévoit un changement, pour Gregory Lee, « étant donné la popularité du cinéma et de la musique de Hong Kong, la culture est principalement visuelle et orale. Les institutions encore très élitistes et colonialistes de Hong Kong, ses écoles et ses universités, ne valorisent pas des études sérieuses sur la culture populaire, aussi la valeur et la signification de la culture de Hong Kong est en soi éludée » (3). La culture

le n'a donc pas été considérée « respectable » a priori comme la « culture supérieure », mandarinale ou britannique. On la retrouve surtout dans les phénomènes de masse, qui, ici, contrairement à leurs équivalents occidentaux, ont été considérés jusqu'à aujourd'hui comme une expression mercenaire d'un univers commercial et sans épaisseur. Elle commence à peine, dans certains cercles, et peut être trop tardivement, à revendiquer une particularité et une dignité de premier plan.

Le spectre de la censure du Continent

Ainsi, malgré ces circonstances défavorables pour la valorisation du talent local, le « septième art » jouit tout de même d'un statut spécial à Hong Kong, qui est sanctionné insti- tutionnellement une fois par an, avec l'organisation du Festival international du cinéma, financé principalement par F Urban Council. Celui-ci a joué un rôle important dans la création et le soutien du festival. Cependant, ce parrainage n'est pas toujours entièrement positif, étant donné son caractère parfois trop officiel, et les entraves qu'il pose aux tentatives de contourner la censure pékinoise.

La relation entre l'Urban Council, le Bureau du Cinéma de Pékin, et les programmateurs du festival est assez trouble. L'exemple des dernières années est édifiant : le Bureau

du cinéma, (qui dépend du Département de la propagande) doit donner son approbation pour l'exportation de chaque film invité à participer à des festivals internationaux. Lorsque le festival de Hong Kong a projeté certains films qui n'avaient pas les faveurs de Pékin, le département du cinéma a bloqué la participation au festival de Hong Kong d'autres films chinois, même ceux qui avaient reçu l'autorisation d'être diffusés, par exemple, aux festivals de Singapour ou de Pusan, en Corée du Sud. Cela a été le cas cette année pour le film de Zhang Ming In Expectation, qui a été retiré à la dernière minute par son auteur, à la suite des pressions importantes exercées par les autorités chinoises. Personne n'a pu s'empêcher de lire ce geste comme une « punition » envers le festival de Hong Kong, plutôt que comme la volonté de bloquer un film politiquement trop « sensible » (ce qui n'était visiblement pas le cas). Cette pratique des autorités chinoises s'est progressivement développée dès 1994 et s'est intensifiée tout particulièrement après la projection du film Tian'anmen, The Gate of Heavenly Peace, réalisé par Carma Hinton et Richard Gordon.

De cette manière, la simple projection d'un film « irrespectueux » peut entacher aux yeux de Pékin et de façon presque définitive, la réputation de certains festivals interna-

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PERSPECTIVES CHINOISES N°4I MAI /JUIN' 1997

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