DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. 139
MÉMOIRE
SUR L'ÂGE DU LIVRE INTITULÉ
AGRICULTURE NARATÉENNE,
PAR M. E. RENAN.
On ne conteste plus aujourd'hui qu'il a existé une littérature 1" lecture,
ι -i j · , , τ .p 20 janvier i860;
babylonienne, composée décrits techniques ou scientmques, 2ejecture
lesquels revêtaient presque toujours une forme religieuse. «ο février i860.
L'âge et le caractère du travail intellectuel de la Chaldée sont
incertains; mais de nombreux témoignages, et mieux encore
des monuments venus jusqu'à nous, attestent que Babylone
fut, dès une haute antiquité, un centre de culture pour tout
l'Orient. Bien qu'au premier coup d'œil, en effet, on soit tenté
de dire que la littérature de Babylone a disparu, bien qu'il ne
reste aucun texte original des écrits composés par les écoles
diverses de la Chaldée, les littératures voisines qui ont eu des
fortunes meilleures nous ont conservé des débris considérables
de la culture qu'elles ont remplacée; sans parler des auteurs
grecs qui ont écrit des ασσυριακά et des βα�υλωνικά sur des
relations indigènes; des écrivains arméniens, surtout de Moïse
de Khorène, qui mentionnent fréquemment des écrits chai-
déens; des Syriens chrétiens, que nous voyons, au ive, au ve et
au vie siècle, engagés dans des controverses perpétuelles contre
les Chaldéens; du Talmud et des écrits qui s'y rattachent,
lesquels renferment des éléments considérables, surtout en
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