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Dimitris Vlandas 1908-1985

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Fait partie d'un numéro thématique : 1936 en France

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Dimitris Viandas 1908-1985

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■ Dimitris Viandas, une des plus eminentes figures du parti communiste grec, légua en 1983, de son vivant encore, ses archives personnelles à la BDIC. Avec la méticulosité qui le caractérisait, il classa lui- même ses documents dans les locaux de la bibliothèque, soucieux d'offrir aux chercheurs une grille de lecture claire sur une période des plus tourmentées de l'histoire de son pays et dont il fut l'un des principaux acteurs.

Né en 1908 à Marathos, village de Crète, D. Viandas milite dès sa prime jeunesse dans le mouvement révolutionnaire. Il adhère dès sa fondation à la Fédération communiste de la jeunesse de Grèce (OKNE) et au PCG. En 1924, il entre au Comité central, et en 1932 au Bureau politique de l'OKNE. Permanent du Parti, il est remarqué par le nouveau secrétaire général, Nikos Zachariadis, qui l'introduit dans le cercle restreint des dirigeants, dans l'appareil de l'appareil.

En 1936, le général Metaxas instaure un régime dictatorial. Le parti communiste est interdit, le secrétaire général est incarcéré à Corfou, des centaines de communistes sont déportés dans des îles quasi- désertiques. D. Viandas est emprisonné à Nauplie où il retrouve d'autres hauts dirigeants.

Dans l'histoire du PCG, la prison de Nauplie tient une place particulière. Dans cet ensemble pénitencier, les prisonniers jouissaient d'une relative liberté de mouvement et vivaient en fait sous un régime «communiste» imposé par le groupe de hauts dirigeants. Passés au crible d'une sélection toute stalinienne, soumis à une discipline de fer, encadrés par des responsables vigilants, ces militants - les Akronaupliotes comme on les dénomme dans ie Parti - forment une sorte «d'aristocratie». Pendant la résistance, ils seront placés à des postes clés des organisations communistes et «frontistes» pour être «l'œil» de I. loanni- dis qui coiffera l'OPLA, la «section spéciale» de l'appareil du Parti.

En outre, le groupe de hauts dirigeants de Nauplie, dont fait partie D. Viandas, s'était substitué, en tant que «centre» dirigeant, au Comité central illégal, paralysé par la méfiance mutuelle de ses membres, par la crainte d'être infiltré par des

agents de la police et tiraillé par des «lignes» contradictoires. Ainsi, «le centre» de Nauplie, dirigé d'une main de fer par I. loannidis, assumait le rôle d'un BP, maintenait la liaison avec les cadres déportés dans les îles et supervisait même les activités clandestines du Parti. C'est ce «centre» qui condamna sévèrement toute tentative d'évasion des communistes, en dépit de conditions favorables dues à la désorganisation des institutions, surtout durant les derniers mois de 1940, et à la complicité de certains gardiens qui, par sentiment patriotique, les incitaient à s'évader. Ce n'est qu'en avril 1941, quand la Grèce est occupée par les troupes allemandes, que le Parti va ordonner à ses membres de s'évader.

Transféré au camp de déportation de l'île de Gavdos, D. Viandas et six autres cadres du Parti dont Markos Vafiadis (le futur général Markos) s'évadent, fin avril. Ils dérobent une barque de pêcheur et débarquent en Crète, distante de 25 milles marins.

D. Viandas y réorganise aussitôt le Parti et convoque en juin 1941 une conférence pan-crétoise qui décide «de développer progressivement la lutte armée dans les montagnes et de créer des organisations frontistes à la base». En octobre, il s'embarque clandestinement pour le continent.

A Athènes, le BP reconduit D. Viandas au secrétariat de l'OKNE.

Portrait de Dimitris Viandas.

En l'espace de quelques mois, cette organisation devient l'une des plus importantes de la résistance communiste. En février 1943, est créée l'Organisation unifiée panhéllénique des jeunes (EPON), mais l'OKNE forme le gros de ses effectifs. D. Viandas devient le dirigeant de cette organisation «frontiste», responsabilité qu'il assume jusqu'en juillet 1944.

En 1942, il entre au Comité central. En juin 1944, le BP l'envoie en Crète pour diriger le Parti. «Kapéta- nios» de l'ELAS (Armée populaire grecque de libération), président du Comité de libération nationale de la Crète, D. Viandas acquiert une stature nationale.

Rappelé à Athènes en avril 1945, il se voit confier le secrétariat de l'organisation du PC au Pirée, l'une des plus importantes de la Grèce. En septembre 1947, en pleine guerre civile, il devient membre du Bureau politique. En décembre, il est nommé ministre de l'agriculture du «gouvernement provisoire démocratique» constitué dans les régions contrôlées par les communistes. En février 1948, après avoir vécu près de deux ans dans une profonde clandestinité a Athènes, D. Viandas rejoint la «Montagne», c'est-à-dire les zones où l'Armée démocratique détient ses positions. En août, il est nommé ministre des Armées avec le grade de général.

Officiellement, il remplace le général Markos limogé et expédié en Union soviétique. Mais désormais, les opérations militaires sont du ressort exclusif du Bureau politique et du secrétaire général N. Zachariadis qui en écartant un dangereux rival populaire parmi les combattants, se pose comme chef de l'Armée démocratique. D. Viandas avait entériné la décision d'ôter toute responsabilité militaire et politique au général Markos qu'il accuse d'avoir affaibli le front en Macédoine. Chargé par le BP «d'élever la conscience politique des combattants de Macédoine», il réorganise les unités en renforçant le rôle des commissaires politiques.

En fait, le limogeage du général Markos masque un changement de stratégie du PC. Dans l'été de 1948, N. Zachariadis décide de transformer les unités de guérillas, mobiles et dispersées sur presque tout le territoire, en une armée «régulière»

Portrait de Dimitris Vlandas
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