L'une nfest pas l'autre

(ou genre et sexe en français contemporain)

Anne-Marie Houdebine-Gravaud

«Lies temps changent. Les femmes conquièrent de nouveaux métiers ; les hommes également. On parle d'eux comme Papa Poule ou "Monsieur Papa" l. On crée des mots (dérivations ou compositions) pour nommer ces rôles nouveaux, ces professions nouvelles. Avec ou sans difficultés. Sans grandes difficultés linguistiques ; la plasticité (ou créativité) de la langue le permet. Mais non sans résistances idéologiques 2. Les temps changent ; les mentalités évoluent mais de vieilles représentations, ou images, subsistent dans les mémoires, les discours, la langue, traces d'anciens comportements, d'enjeux socio-idéologiques qu'on voudrait considérer comme caduques.

J'en donnerai ici-même témoignage à partir d'enquêtes et d'analyses, concernant le genre en français, la féminisation des noms de métiers et quelques "images" (discours) médiatiques (publicités et interviews de femmes).

On n'abandonne plus ici, comme à Rome, les enfants débiles 3 et les filles, aux portes des villes. On n'élimine pas comme dans d'autres contrées les jeunes mariées à la dot insuffisante 4. Cependant on hésite à dire les conséquences d'une échographie révélant le sexe, non désiré, de l'enfant attendu et l'on craint celles qu'entraînera la possibilité du choix du sexe in vitro5.

Les femmes accèdent à de nouveaux métiers, agentes de police, inspectrices des impôts, juges, capitaines, cinéastes, générale(s), commissaires, coureuses, etc. Et la socialite s'émerveille ; "Vraie bête rare" une générale; preuve que ça n'est pas si fréquent et si simple pour une femme d'en arriver là 6.

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