Plan

Chargement...

Figures

Chargement...
Couverture fascicule

Deux approches de la paléontologie. 2e partie : Paléontologie comme science nomothétique

[article]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 13

— 13 —

Résumé de la conférence du 14 février 2002

Deux approches de la paléontologie.

Deuxième partie : Paléontologie comme science nomothétique.

Adam T. Halamski

Institut de Paléobiologie, Twarda 51/55, 00-818 Varsovie.

U.F.R. des Sciences de la Terre, Université Claude-Bernard Lyon 1.

U.M.R. PEPS, 43, bd du 1 1 Novembre, 69622 Villeurbanne cedex.

Il est un fait que les paléontologues ont formulé des lois. Ils ont donc au moins tenté de donner à la paléontologie le statut d'une science nomothétique (voir la première partie de cet exposé, Halamski, 2002, pour la définition). Pour savoir s'ils ont réussi, il existe deux manières de procé¬ der :

— la première consiste à se demander a priori si la paléontologie comme telle peut formuler des lois ;

— la seconde à analyser les lois effectivement formulées par cette science pour juger de leur validité (c'est donc une démarche a posteriori).

La première voie part donc d'un niveau d'abstraction supérieur pour se prononcer sur la paléontologie elle-même. La deuxième se sert des données de la paléontologie pour les analyser. Une méta-paléontologie est donc le point de départ pour la première démarche et un but pour la seconde.

L'inconvénient de la deuxième méthode est évident : autant le fait de trouver une loi paléonto-logique répondant aux critères fixés justifiera l'inclusion de cette discipline dans le groupe des sciences nomothétiques, autant si le jugement porté sur la validité des lois paléontologiques déjà formulées est négatif, il ne saurait définir le statut de cette science dans son intégralité -il reste tou¬ jours la possibilité que de telles lois ne soient pas encore formulées. C'est néanmoins la deuxième méthode qui va être suivie ici. En effet, l'usage de la première supposerait l'existence d'une méta-paléontologie en place et communément admise ; ce qui ne semble guère être le cas.

Avant de commencer cette analyse, il faut souligner que les lois formulées dans le domaine des sciences naturelles ont un caractère différent des lois mathématiques. Cette dernière est une scien¬ ce déductive : on s'appuie sur les propriétés générales des objets pour arriver à des conclusions tou¬ jours valables. Les sciences naturelles procèdent par induction (du particulier au général). De plus, c'est une induction incomplète ; les lois formulées ont un degré de sûreté moindre que celui des sciences déductives.

Les lois paléontologiques choisies pour servir de base à cette analyse seront : la loi de l'irré¬ versibilité de l'évolution, la loi de Cope, la loi biogénétique de Haeckel, la règle de l'évolution de symétrie de Beklemishev et la théorie de l'évolution de Schindewolf. Notons au passage que l'on exclut les lois taphonomiques ; en effet, la taphonomie est considérée aujourd'hui comme une science auxiliaire de la paléontologie, mais qui en est épistémologiquement indépendante (Martin, 1999). On peut comparer cette situation aux rapports entre l'histoire et ses sciences auxiliaires, comme par exemple la paléographie.

La loi de l'irréversibilité de l'évolution a été formulée par le paléontologue belge Louis Dollo en 1893. On peut l'exprimer en disant que «au cours de l'évolution, l'organisme ne peut revenir, même partiellement, à un état antérieur, acquis par ses ancêtres ». Ce phénomène s'explique grâce à la connaissance des causes des changements des états des organismes qui sont les mutations. Le retour à un état antérieur exige une réversion, c'est-à-dire une mutation qui soit exactement l'op¬ posé de la précédente (au même endroit du génome). C'est un phénomène rare mais admissible pour une mutation unique. Par contre, un changement notable de l'état d'un organisme au cours de l'évolution trouve normalement son origine dans une série de mutations : le retour à l'état antérieur exigerait une série de réversions, arrivant de surcroît dans un ordre étant exactement l'inverse de celui de la série de mutations. Ceci est statistiquement impossible, ce qui explique que pour des changements notables des états d'organismes, cette loi ne souffre pas d'exception. C'est d'ailleurs la seule loi parmi les cinq analysées qui possède cette propriété.

Bull. mens. Soc. linn. Lyon, 2003, 72 (1).

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw