LA TACHE PIGMENTAIRE

CONGÉNITALE CHEZ LES ESKIMO

D'ANGMASSALIK

par Robert GESSAIN.

De 1934 à 1936, hivernant dans la tribu eskimo d'Angmassalik (côte Est du Groenland), j'ai récolté un grand nombre d'observations anthropologiques l et, parmi celles-ci, des données concernant la Tache Pigmentaire Congénitale

.ou T. P.C. - . -

A propos d'observations faites au Mexique chez les Indiens Tepehua en 1937-1938, j'ai déjà résumé en 1947 (9) l'essentiel des connaissances classiques sur la localisation, la forme, la couleur, l'histologie, la chimie, la transmission héréditaire et la répartition raciale de la Tache Pigmentaire Congénitale. A ma connaissance, il ne semble pas que depuis cette date quelque chose d'important ait été publié dans ce domaine. J'avais insisté particulièrement sur l'âge d'effacement de la tache et la nécessité de ne publier que des observations comportant l'âge du sujet : ne pas tenir compte de cette notion limite fortement l'intérêt des observations, « tout pourcentage global est forcément entaché d'erreur, puisqu'il groupe des individus de classes d'âge différentes et que l'âge est la principale variable de la fréquence du phénomène pour un groupe donné » (9, p. 147). J'ai proposé de considérer l'âge d'effacement de la T. P. C, dans une

■ population donnée, comme un élément caractéristique de cette population, enfin j'ai souligné la bilatéralité topographique des taches, leur caractère méta- mérique indiscutable 2 et j 'ai aussi mis en évidence que cette répartition correspondait à la topographie d'innervation radiculaire par l'intermédiaire probable de l'influence métabolique du système sympathique.