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Kabyles en France, un aperçu historique

[article]

Année 1994 1179 pp. 12-18
Fait partie d'un numéro thématique : Les Kabyles. De l'Algérie à la France
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KABYLES EN FRANCE, UN APERÇU HISTORIQUE

par Mohand KHELLIL*

Docteur en sociologie. Maître de conférences à l'université de Montpellier III.

aussi ancienne que le reste de l'Algérie, c'est en revanche cette région qui a fourni le plus de travailleurs algériens à la France. Un historique des différentes vagues migratoires et une présentation de la répartition des immigrés kabyles selon leur lieu de résidence et leur secteur d'activité.

Le contexte

Publie en septembre 1994 un roman intitulé L'odyssée d'Ali aux éditions France-Empire.

1

Khellil Mohand, L'exil kabyle, essai d'analyse du vécu des migrants, Paris, L'Harmattan, 1980, 203 p.

Ll émigration kabyle est liée au sort de la migra¬ tion algérienne en général, d'autant plus que c'est la Kabylie qui a, au départ, fourni le plus de travailleurs algériens à la France. Aujourd'hui, il n'est pas toujours aisé d'isoler avec une grande exactitude la part des Kabyles dans l'émigration algérienne en France parce que nous manquons d'éléments démographiques spécifiques et récents. Cependant, les régions de départ en Algérie sont res¬ tées sensiblement les mêmes, malgré un exode rural important.

Aussi, l'étude qui suit s'appuie surtout sur les sta¬ tistiques antérieures aux années 50, parce que les sources d'alors permettaient de localiser les tra¬ vailleurs kabyles à la fois dans leurs villages et dans leurs lieux de résidence en France.

Sans sous-estimer les autres causes de l'émigra¬ tion vers la France1, il convient de prendre en consi¬ dération le facteur démographique et le contexte économique général. Le recensement de la popula¬ tion le plus sérieux fut celui de 1948 qui évalua les Algériens musulmans à 7,6 millions. On constate que, en une cinquantaine d'années, cette population a doublé : 3,3 millions en 1886 ; 3,8 millions en 1896 ; 4,8 millions en 1911 ; 5,5 millions en 1931 ; 6,2 millions en 1936. Celle-ci connaissait alors un taux de natalité de 40 % dû à une nuptialité élevée et précoce : à 50 ans, seulement 3 % d'hommes et 2 % de femmes étaient célibataires ; chez ces dernières, l'âge moyen du premier mariage se situant à 20 ans. Malgré une forte mortalité infantile, la progression a donc été significative.

Le recensement de 1948 fait également ressortir que la mobilité de la population était très faible : 95 % des individus résidaient sur leur lieu de nais¬ sance. Et si la Kabylie constituait une grande région de départ vers les villes d'Alger, d'Oran, de Blida, les émigrés revenaient presque toujours chez eux après un travail saisonnier de plus ou moins courte durée. Il montre, par ailleurs, que les hommes étaient analphabètes à 90 % et les femmes à 98 %. Sur le plan économique, la population, essentielle¬ ment rurale (plus de 80 % en 1948 contre 90 % en 1911) et qui comptait 3,2 millions d'actifs (dont 94 % d'hommes), était absorbée à 80 % par le sec¬ teur de l'agriculture. Quant à l'espérance de vie, elle était de quarante-cinq ans contre soixante ans pour la population européenne.

Indépendamment des périodes exceptionnelles liées à la guerre, l'émigration vers la France est insé¬ parable de la colonisation de l'Algérie et des condi¬ tions souvent précaires des populations, notamment rurales. En France, le progrès technique s'est accom¬ pagné d'une nette amélioration des conditions socio-économiques, tandis que la démographie connaissait un ralentissement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. L'élévation du niveau de vie a modi¬ fié les comportements des Français qui, entre autres, se détournaient de plus en plus des métiers difficiles physiquement et peu valorisants socialement. Dans le même temps, la situation socio-économique stag¬ nait en Algérie où la population croissait fortement. Le pays, qui ne nourrissait déjà que médiocrement ses habitants, ne pouvait pas faire face à cet accrois¬ sement démographique. L'émigration apparut alors comme la seule solution au problème de la faim. C'est cette crainte de la famine qui explique que ces hommes seuls bravèrent la peur de l'exil et de l'Infi-

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HOMMES & MIGRATIONS

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