UNE BANLIEUE DU CAIRE : HÉLIOPOLIS

par Jacques Besançon

Le Caire, ville-champignon.

Le phénomène « Héliopolis », que les habitants appellent, en réalité, « Masr el Guédîda », c'est-à-dire le Nouveau Caire, porte la trace d'une double série de déterminants: d'une part, la volonté consciente et rationnelle d'un groupe d'hommes d'affaires de créer une ville, ou plutôt une annexe résidentielle (et salubre) du Caire, d'autre part, la poussée démographique et la ruée vers les villes qui caractérisent l'Egypte actuelle.

Le gonfle,ment urbain fut facilité, dans la phase du démarrage, par le régime des Capitulations et celui du protectorat britannique qui favorisèrent tous deux, par des moyens différents, les entreprises capitalistes étrangères, tandis que l'absence de réglementation offrait une entière liberté à l'investissement immobilier. Jusqu'en 1907, Le Caire vécut dans une véritable