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Les origines antiques de Bellecour

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Année 1948 23-3 pp. 127-128
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LES ORIGINES ANTIQUES DE BELLECOUR

par Amable Audin

Si loin qu'on remonte dans le temps, Belleeour apparaît, dans la topographie d'une ville aussi ménagère de l'espace que Lyon, comme un grand espace vide, dédaigné par les habitants des bourgs de Saint-Michel, des OUards et de Bourgchanin, comme par les colonies religieuses des Cordeliers, des Jacobins, des Célestins. L'antiquité, qui étala ses somptueuses villas dans la moitié sud de l'île d'Ainay, alors nommée île des Kanabées, n'a-t-elle pas pareillement délaissé le site de Belleeour ?

Tout alentour, cependant, sont apparus d'imposants vestiges. Au sud, (.(Mix d'ateliers de céramistes et de dreks, au delà tout l'ensemble des villas à mosaïques d'Ainay dont la plus septentrioniste était à Saint-François. A l'ouest, les restes d'une statue de bronze, rue Paul-Lintier, trahissent l'existence d'édifices situés en bordure du quai, aux alentours de l'auberge de Septimanus. Au nord, dans l'angle sud-est de la place des Célestins, c'est une villa ornée de nombreuses mosaïques. Dans ce bilan, Belleeour n'entre pour aucune part. Tout au plus signale-t-on la découverte, dans les fondations d'une maison bordant la place par le nord, des restes d'un soi-disant ustrinum où il ne faut voir que quelque construction incendiée.

Une telle stérilité, cependant, peut tenir à ce que jamais la construction d'édifices importants n'éventra son sol. Lorsque, en 1939 et 1942, furent ouvertes les tranchées de la défense passive dans la moitié ouest de la place, ne fut-il pas fait ample moisson de ces mille objets qui trahissent un site antique : tegulae, imbrices, fragments de jarres, de céramiques dont quelques- unes d'un vif intérêt (1) ? Et si ces tranchées n'ont révélé aucun vestige en place, n'est-ce pas que le niveau atteint demeurait supérieur à celui du sol antique?

La réponse à cette question est apparue en 1948, à l'occasion de l'établissement d'une ligne téléphonique coupant la presqu'île du pont Tilsitt au pont de la Guillotière. Les travaux produisirent une coupe du terrain sous la forme d'une tranchée de 2,20 de profondeur moyenne. Malheureusement, les deux extrémités de cette tranchée furent creusées dans le remblai qui servit a relever le sol aux abords des quais. Tout ■ l'intérêt de la fouille se concentra donc sur la traversée de Bellecour, dans l'axe de la double rangée d'arbres qui borde la place par le nord.

A l'extrémité ouest du terre-plein de Bellecour, l'établissement d'une cabine souterraine révéla, à 2 m. 50 de profondeur, les dalles en désordre d'un pavement antique étalé sur une largeur de près de 15 mètres, c'est-à-dire de 50 pieds romains, et portant directement sur le gravier du Rhône. Sans doute s'agit-il d'une voie, dont les dalles étaient trop bouleversées pour qu'il fût possible de déterminer exactement son orientation ; elle semblait affecter un tracé sud-nord et relier la zone des belles demeures d'Ainay à la villa des Célestins.

(i) P. Wi'illeumier, Céramiqup gallu-rnmaine, Comptes rendus de l'Association lyonnaise de Recherches archéologiques, 1045. p. и et 12.

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