LES FIBULES LATÉNIENNES

A DÉCOR D'INSPIRATION VÉGÉTALE AU IVe SIÈCLE AVANT NOTRE ÈRE.

PAR

Venceslas KRUTA

Les fibules constituent certainement la parure la plus commune et la plus nombreuse de la civilisation celtique du Second Age du Fer. Leur emploi est en effet attesté, à la différence, par exemple, des torques ou des anneaux de cheville dont l'usage connaît d'importantes variations dans le temps et l'espace, dans toutes les régions depuis les premières manifestations laté-niennes vers le milieu du ve siècle av. n.è. C'est aussi la parure dont le port se trouve, malgré certaines particularités locales et certaines modes tempo¬ relles, la moins liée au sexe, à l'âge ou au statut social, caractères qui peuvent cependant s'exprimer par les variations de qualité de l'objet. La grande variété typologique qui permet d'assigner à chaque exemplaire une date assez précise, du moins en chronologie relative, et de juger de son origine géographique, constitue un autre avantage non négligeable de cette catégorie.

On peut donc penser que les fibules doivent se prêter particulièrement à l'étude des phénomènes stylistiques les plus généraux, tels les courants d'influences qui modelèrent et transformèrent l'art laténien. Il en est certaine¬ ment ainsi pour la période initiale, à laquelle est donnée traditionnellement l'appellation de Premier Style : la famille des fibules ornées déléments zoomorphes, en particulier têtes d'oiseaux, de griffons ou autres animaux fantastiques, et masques, inspirés principalement du répertoire étrusque, reflète par sa répartition géographique, ses filiations et les rapports des divers groupes qu'elle comporte, les racines, la nature et la diffusion d'un art aristocratique dont les manifestations ne dépassent qu'exceptionnelle¬ ment la Moselle à l'ouest et la Vltava à l'est.

Des constatations tout aussi intéressantes et significatives peuvent être toutefois faites à partir des fibules pour la période suivante, où l'art laténien atteint sa plénitude et sa maturité, en particulier grâce à l'acquisition et à l'assimilation d'éléments du répertoire décoratif méditerranéen. La coïnci-