NOTE D'INFORMATION
CACHETS INSCRITS DE LA FIN DU III* MILLÉNAIRE AV. NOTRE ÈRE
À RA'S AL-JUNAYZ, SULTANAT D'OMAN,
PAR MM. SERGE CLEUZIOU, GHERARDO GNOLI,
CHRISTIAN ROBIN ET MAURIZIO TOSI
A. Le site
A quelques kilomètres au sud du Ra's al-Hadd qui marque l'entrée du golfe d'Oman, le Ra's al-Junayz est le cap le plus oriental de la péninsule Arabique. Depuis 1985, les fouilles et prospections d'une équipe franco-italienne1 y ont révélé une cinquantaine de sites archéologiques dans un rayon de quelques kilomètres, témoins de l'exploitation par l'homme, du néolithique à l'Âge du fer, des rivages de cette partie de l'océan Indien que les anciens appelaient la mer Erythrée. Les cachets inscrits présentés ici furent découverts en décembre 1993 lors de la septième campagne de fouilles sur le site de RJ-2, le plus intensément étudié, occupé à diverses reprises au cours des IVe et IIIe millénaires av. notre ère.
RJ-2 se trouve au pied d'une falaise calcaire, à proximité d'une plage de sable fin utilisée comme lieu de ponte par une variété de grandes tortues marines (Chelonia mydas) qui jouèrent, avec la pêche, un rôle essentiel dans l'économie du site. Trois périodes principales y ont été distinguées. La période I présente les vestiges de cabanes de pêcheurs du IVe millénaire2 n'utilisant ni poterie ni métal et appartient à une tradition représentée par de nombreux sites côtiers du Sultanat d'Oman, ainsi que l'ont établi les recherches italiennes sur le site de Ra's al-Hamrâ' près de Mascate (Biagi et al, 1984).
1. Le Joint Hadd Project est un programme commun entre TERA41 du Centre de recherches archéologiques du C.N.R.S., l'Istituto Universitario Orientale de Naples et l'Isti- tuto Italiano per il Medio ed Estremo Oriente de Rome, co-dirigé par S. Cleuziou et M. Tosi. Il bénéficie en Oman du soutien de la Direction générale des Antiquités du ministère du Patrimoine et de la Culture que nous tenons à remercier, plus particulièrement en la personne du Dr Ali Ahmad al-Shanfari, Directeur général des antiquités. Les travaux de la partie française sont financés par des subventions du ministère des Affaires étrangères.
2. Les dates radiométriques obtenues, au nombre de quatre, s'échelonnent entre 4850±60BP (PRL1659) soit un âge réel de 3709 (3644) 3525 BC et 4580±70BP (Beta 25907) soit un âge réel de 3491 (3350) 3043 BC. Ces dates ont été obtenues sur de la coquille marine, les calibrations sont calculées avec le programme CALIB 3.03.
