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Le dispositif

[article]

Année 1975 23 pp. 56-72
Fait partie d'un numéro thématique : Psychanalyse et cinéma
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Jean-Louis Baudry

Le dispositif : approches métapsychologiques de l'impression de réalité

II s'agit toujours de la scène de la caverne : effet de réel ou impression de réalité. Copie, simulacre, et même simulacre de simulacre. Impression de réalité ou réel, plus-que-réel? De Platon à Freud, la perspective se renverse, la démarche s'inverse — on dirait. L'un sort de la caverne, considère les intelligibles, contemple leur source, et quand il y revient, c'est pour dénoncer aux autres, les prisonniers, le dispositif dont ils sont les victimes; et les engager à en sortir, de la salle obscure. Pour l'autre (faut-il dire au contraire, mais non, car il ne s'agit pas d'une simple opposition, d'une symétrie simplifiante), il est plutôt question de les y introduire, là où ils sont; où ils ne savaient pas être, car ils se croyaient à l'extérieur et c'est vrai que depuis longtemps ils contemplaient le bien, le beau, le vrai. Mais à quel prix, et par l'effet de quelle ignorance : méconnaissance ou refoulement, compromis, défense, sublimation? Comme Platon, il les engage à considérer le dispositif, à vaincre leurs résistances, à regarder d'un peu plus près ce qui se règle sur l'écran, la paroi, l'autre scène. L'autre scène? Voici ce qui les rapproche et les oppose. Chez l'un et l'autre, comme au théâtre, un côté cour, un côté jardin, l'étage des maîtres, le sous-sol des valets. Mais la scène de l'un paraît bien être l'autre scène de l'autre. C'est une question de « vérité », en somme. Ou : « La méprise a changé de camp. » Chez l'un et chez l'autre, c'est la distintion de deux scènes, ou de deux lieux, leur opposition ou leur affrontement; et la domination de l'un sur l'autre. Ce ne sont pas les mêmes lieux, ils ne se correspondent pas terme à terme, encore que, par bien des aspects, nous qui venons après Freud, nous aurions quelque droit à superposer plus ou moins grossièrement la scène solaire où le philosophe est d'abord ébloui, aveuglé par le bien, avec celle du conscient et de ses exploits bien-pensants — nous qui, en raison justement de la découverte de l'inconscient, soit de l'autre scène, pourrions être amenés à lire d'une toute autre façon la démarche, la sortie, l'élévation et le premier aveuglement du philosophe. « Quand l'un de ces hommes aura été délivré et forcé soudainement à se lever, à tourner le cou, à marcher, à regarder du côté de la lumière; quand, en faisant tout cela, il souffrira; quand, en raison de ses éblouissements, il sera impuissant à regarder lesdits objets [...] Mais, dis-moi, si on le forçait en outre à porter ses regards dû côté de la lumière elle-même, ne penses-tu pas qu'il souffrirait des yeux, que, tournant le dos, il fuirait vers ces autres choses qu'il est capable de regarder^» Mais sans doute la caverne du philosophe n'est-elle pas superposable à l'autre scène, celle de l'inconscient. Voire. Car c'est d'un dispositif qu'il s'agit, d'une relation métaphorique entre des lieux ou d'une relation entre des lieux métaphoriques, d'une topique, et dont la connaissance détermine pour le philosophe

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