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Deux-Sèvres. Château de Coulonges-sur-l'Autize : récente restitution des cuisines

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Année 1993 151-2 pp. 407-408
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ACTUALITÉ

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Deux-Sèvres. — Château de Coulonges-sur-l'Autize : récente restitution des cuisines.

Situé en Bas-Poitou, à la limite du département des Deux- Sèvres et de la Vendée, le château de Coulonges-sur-l'Autize (actuellement mairie) vient de voir s'achever la réhabilitation de son niveau des cuisines.

Elevé à partir des années 1538-1540 à la demande Louis d'Estissac, gouverneur de La Rochelle, de l'Aunis et de la Sain- tonge, le château actuel ne présente plus qu'une enveloppe architecturale ; en effet son décor sculpté intérieur (escalier, caissons...) célébré par les érudits locaux a été démonté à partir de 1849 par l'aquafortiste Octave de Rochebrune au profit de son château de Terre-Neuve, à Fontenay-le-Comte.

Dans son état actuel, il comporte deux bâtiments en équerre ; l'aile est entière et deux travées de l'aile sud, réunies par le pavillon sud-est, ainsi que les vestiges des pavillons sud-ouest et nord. La construction de l'édifice débuta par le pavillon sud- est plus massif, fortement marqué par la tradition de la fin du gothique. Il diffère d'autre part par une absence de moulura- tion entre les différents niveaux et présente côté jardin des baies reprenant un décor et des meneaux caractéristiques des années 1500-1580. L'arrivée de l'architecte de la collégiale d'Oiron sur le chantier de Coulonges dans les années 1540 est évoquée (R. Levesque, Renaissance architecturale en Bas-Poitou autour de 1540, dans Société d'émulation de la Vendée, 1975) pour expliquer la brutale transition entre le pavillon sud-est aux éléments encore « conservateurs » et l'architecture maîtrisée et soucieuse d'intégrer les nouveaux modèles qui se diffusent et notamment Serlio.

L'argument fragile de R. Levesque concluant à l'existence d'une aile nord en retour n'a toujours pas été confirmé par les récents dégagements au niveau des cuisines. Un mur bien appareillé a bien été repéré mais s'interrompt assez vite. Une nouvelle campagne de sondages sous la place actuelle apportera peut-être un éclairage à la question de la troisième aile du quadrilatère. Que le parti souhaité par Louis d'Estissac à l'image des grands exemples contemporains d'Ancy-le-Franc ou d'Écouen ait été de fermer la cour par une aile ou une seconde galerie est vraisemblable mais reste encore hypothétique.

Le château, propriété depuis le début du siècle de la municipalité, a souffert de transformations successives mais également de l'absence d'études scientifiques jusqu'aux années 1975.

Le niveau des cuisines n'était connu que par une gravure d'Octave de Rochebrune (1862). Les salles semi-en terrées sont au nombre de trois disposées en enfilade, de dimensions assez proches et de volume peu important. Elles comportent toutes les trois un pilier central qui reçoit des voûtes d'arêtes décorées de bandeaux losanges. Les deux premières salles possèdent sur le mur nord une cheminée en pierre calcaire du pays mais leur foyer est de volume différent. La dernière salle mutilée par un escalier du XXe siècle qui permet l'accès directement de l'extérieur a perdu sa cheminée à l'occasion de la construction de cet escalier ou n'en possédait pas (le plan d'Octave de Rochebrune n'en mentionne pas pour la troisième cuisine mais il faut rester prudent).

CHÂTEAU DE COULONGES-SUR-L'AUTIZE,

PLAN PAR OCTAVE DE ROCHEBRUNE DES BÂTIMENTS SUBSISTANTS. GRAVURE 1862

Les trois pièces présentent une homogénéité par leur décor (bandeaux losanges, pilier central, cartouches, écus de Louis d'Estissac), par leur distribution (volumes très proches) et la circulation ; des portes en plein cintre rejetées le long des murs extérieurs (ouest et est) qui permettent d'atteindre l'escalier principal restitué. Les exemples de comparaison sont assez peu nombreux; toutefois la salle du « pilier » au château d'Écouen reprend ce principe du support central unique mais sans le décor sculpté de Coulonges. Le soin apporté à ce niveau, la parfaite intégration des cheminées dans les retombées des voûtes soulignent l'attention porté par Louis d'Estissac à cette réalisation. Le décor des clefs-de- voûtes identiques dans les trois salles s'inspire des motifs des caissons avec cuirs retournés, cartouches d'orfèvrerie mais également la représentation de Méduse (3e salle), quatre masques affrontés ou encore l'écu de Louis d'Estissac. La pureté des lignes et la qualité de la pierre démarque Coulonges des réalisations locales contemporaines.

La cohérence des trois salles suppose une même campagne de travaux mais la datation reste problématique : des différences de taille de pierre, des culots mal adaptés aux retombées des voûtes et l'absence d'élément datable ne permet pas de les situer précisément (vers 1540-1550).

Château de Coulonges-sur-L'Autize, plan par Octave de Rochebrune des bâtiments subsistants. Gravure 1862
Château de Coulonges-sur-L'Autize, plan par Octave de Rochebrune des bâtiments subsistants. Gravure 1862moremore
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