Les gisements préhistoriques de Mesguida Tiaret (Algérie)
par Pierre Cadenat
Le lieu dit Mesguida, traversé par le petit oued du même nom, est situé à environ 3 km à l'ouest de Tiaret sur le versant sud du djebel Guezoul, en bordure nord de la route de Tag- dempt.
Plusieurs stations préhistoriques y sont connues (fig. 1).
L'une d'elles, près de la maison forestière, étudiée par R. de Bayle (1) contient en mélange de l'Atérien et une industrie plus récente. C'est le numéro 19A de l'Atlas Préhistorique (2). Un autre point de récolte (Néolithique) a été signalé par le même auteur un peu au Nord, près du marabout de Sidi Mohammed Guezoul (3). Il porte à l'Atlas, le n° 19B.
Les stations suivantes étaient demeurées inédites :
1° Mesguida Mamelon, Atlas n° 19°.
2° Mesguida Pont de l'oued, Atlas n° 20.
I. — Mesguida : Station du Mamelon
C'est une petite station en place sur la hauteur dominant à l'est la maison forestière (coord, env. x = 371,9 — y = 230,4).
Je l'ai découverte en janvier 1943 et M. de Bayle qui l'a visitée par la suite a bien voulu me remettre ses propres trouvailles (une cinquantaine de pièces) ce dont je lui exprime ici toute ma gratitude.
Toutes les pièces sont en silex : blanchâtre de qualité assez médiocre pour la plupart des grat-
(1) de Bayle (R.). — Nouveaux gisements préhistoriques de la région de Tiaret, Bull. Sté Géoq'r. et Archéol. d'Oran, t. 74 (fasc.' 229), 1951, pp. 41-46 (pp. 42-43). de Bayle (R.). — La station préhistorique de la Maison forestière de Mesguida, Tiaret, Oranie, Bull. Sté. Etudes et Recherches préhistoriques Les Eyzies, n° 9, 1959, pp. 74-79. (2) Cadenat (P.). — Atlas préhistorique d'Algérie, feuille n° 33 P, Tiaret, Libyca, Anthrop. Préhist. Ethnogr., t. XIV, 1966, pp. 21-113 (38-40). (3) de Bayle (R.). — Nouveaux gisements..., Bull. Oran, t. 74 Cfasc. 229), 1951, pp. 41-46 (p. 43).
toirs et de nombreuses lamelles à bord abattu ; diversement coloré et de bien meilleure qualité pour beaucoup des autres instruments, tous de petite taille. C'est en effet un outillage entièrement microlithique sur lamelles en général bien venues, tirées de petits galets comme semble l'indiquer l'unique nucleus, à un seul plan de frappe, recueilli.
Seuls les groupes suivants sont représentés :
Grattoirs : ils sont assez nombreux, de petites dimensions, les uns frustes, les autres taillés avec soin. Tous sont épais sur éclats courts parfois corticaux, exceptionnellement unguif ormes ou circulaires (fig. 2, nos 1 et 2).
Perçoirs : il y a deux perçoirs simples dont un assez beau sur éclat (fig. 2, n° 3) et deux mèches de foret brisées. L'une présente à la pointe un net émoussé d'usage.
Lamelles à bord abattu : c'est le groupe le plus fourni et le plus diversifié. Les lamelles aiguës à dos rectiligne (fig. 2, n° 5) sont moins nombreuses que celles à dos arqué (fig. 2, n° 6), les unes ou les autres pouvant être diversement retouchées à la base (fig. 2, nos 4 et 7). Une pièce courte, large à base arrondie et dos arqué (fig. 2, n° 8) est à noter ainsi que deux bonnes pointes à cran (fig. 2, nos 9 et 10).
Le bulbe subsiste rarement sur ces lamelles dont aucune ne porte même partiellement de retouche fine dite « ouchtata ».
Coches : Ces instruments sont bien représentés mais rarement entiers (fig. 2, n° 17). Leurs bords portent en général des coches multiples disposées irrégulièrement, mais aussi parfois des coches simples opposées pour former étranglement (fig. 2, n° 16). La retouche est quelquefois continue, exceptionnellement alterne (fig. 2, n° 18).
Troncatures : un seul exemplaire avec troncature distale oblique.
Géométriques : A côté de deux segments (fig. 2, n° 11), les autres types se comptent par unité.
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