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Instruments musicaux de l'Age du Bronze

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Instruments musicaux de l'Age du Bronze

par J. Briard

Les publications de ces vingt dernières années ont renouvelé notre connaissance des instruments musicaux de l'Age du Bronze, tant dans les pays nordiques que dans les Iles britanniques. Le nombre plus élevé de découvertes, leur examen plus approfondi a même conduit à des expériences musicologiques intéressantes.

La perfection des techniques métallurgiques de quelques-unes des dernières civilisations du Bronze leur permit de se singulariser par la fabrication et l'utilisation des premiers instruments de musique en métal. Tout d'abord il faut noter dans de nombreux groupes européens l'emploi de multiples objets cliquetants (rattle-pendants) comme les pendeloques de ceinture ou de harnais ou toute cette catégorie d'objets mal définis que sont les « disques à bélières », « tin- tinnabulum », tubes à boucles, anneaux, etc.. Sans parler de véritable musique ils pouvaient produire des bruits variés éventuellement rythmés. Les crotales, grosses olives ou boules creuses, munies d'un anneau de préhension et contenant des pierres ou des fragments de bronze se rapprocheraient plus de certains éléments de rythme des orchestres modernes. Cependant J. Coles (1965) étudiant ceux d'Irlande et en particulier de Dowris, note la lourdeur excessive de cette variété de « grelot » et considérant la pauvreté du son qu'ils émettent, les interprète non comme des instruments musicaux mais comme des objets liés au culte du taureau.

Avec les lurs et les trompettes nous entrons dans la catégorie des « cuivres ». Les trompettes sont une spécialité irlandaise qui ont fait l'objet de travaux de Coff ey, Mac White et dernièrement J. Coles (1963). Ce dernier distingue deux groupes différents typologiquement et géographique- ment, l'un situé au Nord-Est de l'Irlande, l'autre au Sud-Ouest. Chaque groupe comprend des trompes à embouchures latérales qui ne peuvent émettre qu'une note et des cornes ou trompettes à embouchure terminale au registre plus varié comprenant deux notes et parfois leurs octaves. « L'orchestre » de Dowris comprenait 22 trompettes et une variété de notes acceptable : si, do, do dièse, ré, ré dièse. J. Coles voit dans certaines variétés de trompes en deux parties l'ancêtre des trompettes gauloises ou romaines. Dérivées

semblablement des cornes d'animaux antérieurement utilisées, les trompettes irlandaises devaient avoir un rôle plus cérémonial que vraiment musical quand il ne s'agissait pas de simples trompes d'appel. Utilisées dès la fin de l'Age du Bronze, leur emploi persista largement après. En France, Déchelette (1910) signalait l'embouchure de trompette du dépôt d'Illiat, Ain et les fragments douteux de Vénat. Le dépôt du Jardin des Plantes à Nantes contient également un hypothétique fragment de pavillon de trompette (Briard, 1966).

Les lurs (lours), terme emprunté à la mythologie médiévale nordique, du Nord de l'Europe sont les instruments de musique de l'Age du Bronze les plus célèbres à juste titre. Dès la fin du siècle dernier ils firent l'objet de travaux typologiques et de premières tentatives d'études musicologiques (A. Hammerich, 1892). Depuis les magnifiques albums de H. С Broholm (1946) et J. Brondsted (1962) en ont fourni un catalogue complet. Une cinquantaine de lurs sont actuellement recensés en Allemagne du Nord, au Sud de la Suède et de la Norvège et principalement au Danemark. Ces instruments formés d'un tube tronconique assemblé en plusieurs pièces posaient des problèmes techniques de fabrication, résolus par l'emploi du procédé de la cire perdue. De plus les tiges de bronze en métal moins fusible que celui employé pour la coulée de l'instrument permettaient un maintien impeccable des parois internes et externes du moule en argile. Ensuite les différents éléments du tube étaient assemblés à l'aide de joints et certains, amovibles, permettaient pour le transport, le démontage de la section proche de l'embouchure. Les lurs se terminent par un pavillon décoré au début par des incisions puis par des bossettes. Des chaînettes et des pendeloques peuvent être associées à l'instrument.

Les lurs sont trouvés le plus souvent par paires exactement semblables tant au point de vue morphologie, décor, que tonalité. Cette parité pourrait avoir pour origine l'assimilation cultuelle aux cornes des animaux. Leur rôle religieux est attesté non seulement par des considérations d'ordre typologique ou musical mais par l'existence de gravures Scandinaves où les

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