Mlle Michèle Beaulieu, m. r., présente ensuite une communi¬ cation intitulée : Ligier Richier, vers 1500-1567 , chronologie et attributions

Ligier Richier demeure un artiste mystérieux car les rares ouvrages mentionnés par les pièces d'archives ont disparu et les textes restent absolument muets sur les œuvres qui ont sub¬ sisté. L'attribution de ces dernières à Ligier Richier n'est donc basée que sur l'analyse stylistique et sur les écrits de divers histo¬ riens qui se contredisent et font souvent preuve de beaucoup d'imagination. Le seul ouvrage sérieux, celui de Paul Denis 2, date de 1911 et reste excellent du point de vue historique mais l'étude du style est très faible et entraîne des attributions plus que contestables ; quant à la thèse de M. Horst van Hees 3 elle s'appuie sur l'interprétation, à mon sens erronée, d'un texte ambigu concernant la Pietà d'Etain (Meuse), qui fausse en partie la chronologie de l'œuvre du sculpteur.

Les larges extraits recopiés par Dom Calmet4 de la relation du voyage que fit en Lorraine, en août 1532, un marchand de Troyes nommé Chatourup, permettent d'identifier les œuvres achevées et mises en place à cette date : un Calvaire composé de sept personnages dans l'église de l'abbaye de Saint-Mihiel (la tête du Christ au Louvre, le groupe de la Vierge pâmée soutenue par saint Jean à l'église Saint-Michel de Saint-Mihiel, le reste perdu), un autre ensemble de même importance à Notre-Dame de Bar-le-Duc dont il ne subsiste que le Christ. Un troisième Christ peut être daté de façon certaine, c'est celui qui couronnait le retable de l'autel de la chapelle des Princes à la collégiale Saint-Maxe de Bar-le-Duc. Ce retable portait la date de 1554 et la signa¬ ture du sculpteur (une partie de la signature au musée barrois et la tête du Christ à la bibliothèque de la Société d'histoire du protestantisme français à Paris). Quant au fameux Sépulcre de